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Jerez de la Frontera : Ventura et Cartagena à hombros.

La corrida de rejon de JEREZ a connu un bon succès populaire avec quatre cinquièmes d’arène : le dimanche semble être une bonne date pour les amateurs de chevaux et le campo a de nouveau fait le déplacement cette année.

Six toros de BOHORQUEZ correctement présentés (de 510 à 570 kg) correctement épointés, le premier outrageusement, les suivants décastés dans l’ensemble. Du jeu les deux premiers, passables les trois suivant, imbuvables le dernier, le pire manso que la terre ait porté.

Pour : Andy CARTEGENA une oreille et deux oreilles

Diego VENTURA deux oreilles et une oreille

Lea VINCENS une oreille et silence

Le premier de CARTAGENA est un gentil toro qui bien que de peu de caste poursuit bien le cheval et supporte un premier rejon de châtiment sans défaillir. Andy prend le second mais comprend bien vite que l’animal ne supportera pas un châtiment supplémentaire. La première banderille est posée de face et le toro suit bien dans les flancs du cheval les cornes à quelques millimètres mais ce sera tout : cette poursuite a eu raison de ses forces, la distance est considérablement réduite.

Les poses et les changements de chevaux se succèdent mais sans vraiment d’émotion purement taurine. L’émotion est dans le spectacle équestre et la présentation de montures superbes et remarquablement dressées, en particulier un magnifique cheval de robe perle foncé aux crins libres d’une longueur spectaculaire: une véritable estampe. Mais le spectacle est loin du toro. Andy torée le public plus que l’animal qui n’en peut plus… JEREZ est la ville du cheval et ce que nous voyons dans l’arène s’approche plus d’une démonstration de l’école royale que d’une corrida de rejon. Le public cependant conquis réclamera et obtiendra une oreille.

Au second toro de CARTAGENA nous ne sommes plus à l’école royale mais chez Alexis GRUSS ou peut être au cirque AMAR : de toro il n’est plus question, il est absent. Le numéro équestre est parfait mais où est la course de toro ? Nous en avons vu plus hier au concours d’acosso y deribo. Mais cela plait au public qui conquis par la démonstration équestre réclame et obtient deux oreilles malgré une mise à mort en deux temps.

Diego VENTURA, pour le moins, est torero et il le démontrera à son premier toro tirant le meilleur parti d’un animal décasté mais faisant preuve de noblesse et d’une certaine mobilité. Les changements de terrain sont précis, les poses efficaces et ses poses à deux mains après avoir retiré la bride de son cheval particulièrement impressionnantes. Malheureusement et comme souvent dans le rejoneo le toro s’arrête et les dernières poses se font à toro immobile. Le toro est largement alourdi par des paires pléthoriques et la mise à mort d’un rejon fulgurant au deuxième essai provoquera la pétition de deux oreilles.

Son deuxième le plus léger du lot raccourcira la distance dès la première banderille et c’est à un toro quasi statique que seront posées les suivantes. Le rejoneador faisant preuve de beaucoup de mérite pour arriver toutefois sortir l’animal de son refuge le long des planches. La mise à mort se fera en trois temps et cela n’empêchera pas VENTURA de couper une oreille supplémentaire. Il faut dire que depuis l’an dernier il est la coqueluche de Jerez et qu’à la fin de sa prestation beaucoup de spectateurs sont sortis des arènes.

Léa VINCENS a été la plus mal servie au tirage au sort. Son premier se résume à cinq cent cinquante kilos de graisse décastée, Totalement endormi à la sortie des chiqueros, l’animal se réveille un peu à la pose du premier rejon de châtiment; réveil de courte durée. Léa est un très élégante cavalière mais cela ne suffit pas quand il n’y a pas de toros . La première banderille est posée à la croupe la seconde à peu près de face, le toro voulait se bouger, le reste à toro arrêté comme bien évidemment la mise à mort en deux temps.

Le calvaire de Lea ne faisant que commencer son dernier adversaire est une catastrophe ambulante. Elle l’attend à la porte du toril voulant sa part de triomphe, mais à peine avance-t-elle à droite que l’animal fuit à gauche. Un péon le cite au capote le toro part dans l’autre sens : plus manso que ça il n’y a pas. Impossible de le bouger et pourtant Léa tente tout mais rien à faire. Le toro sortira sous les huées et Léa dans un silence respectueux, elle à pied laissant ses deux compagnons de cartels sortir par la grande porte.

A noter: le comportement détestable des peones de Léa, se trouvant seuls à crier et siffler en se cachant la bouche pour réclamer une oreille à ce dernier toro, en l’occurrence, ils ne valaient guère mieux que lui. Voilà pour la première d’abono de JEREZ il y a des progrès à faire pour redonner ses lettres de noblesse à la corrida de rejon qui est, rappelons-le, née dans ces arènes. Espérons que les corridas de vendredi et samedi nous réserveront d’agréables surprises.

Jean Dupin

Bougue, Pedro Rufo, le frère de Tomàs, s’adjuge le bolsin

Pedro Rufo remporte le vingt-huitième bolsin de Bougue au terme d’un longue journée de lutte. Avec Julio Romero et Raùl Jerez il était issu d’une matinée de qualification face à des vaches de très grande classe du Camino de Santiago, avec une dernière revenant quatre fois contre le cheval après de longs galops d’alegria depuis le centre de la piste. Elle ne fut pas la seule à témoigner d’un semblable comportement. Une matinée où l’on a pu apprécier Carlos Tirado (La Algaba), où l’on a applaudi Jaime Padilla de Sanlucar, où Hadrien Lucq a démontré de la finesse de son style. Un bolsin qui qualifiait trois garçons déjà très torero… Julio Romero, Raùl Jerez et un certain Pedro Rufo… dont tous les aficionados connaissent bien le frère: le torero Tomàs Rufo

Julio Romero (blanc et or), au premier, une entière, salut ; au deuxième, un pinchazo, une entière, salut.

Raùl Jerez (bleu pétard et or) ; au deuxième, trois pinchazos, deux demi-lame et cinq descabellos, avis ; silence.

Pedro Romero (bleu ciel et or), au troisième, quatre pinchazos une demi-lame, trois descabellos, avis, silence ; au dernier, deux entière dont une a recibir, salut.

Le soir ces trois garçons avaient revêtu leur costume de lumière pour retrouver des erales, lourds et mobiles du Camino de Santiago.

Julio Romero ouvrait les hostilités avec un solide et imposant Camino auquel il servait un tercio de cape sans vraie domination. En fait ce grand novillo, il ne savait pas lui imposer sa loi se contentant trop souvent de passes sans fondement. Par la suite avec un autre grand novillo, malgré un peu moins de classe, il fut souvent débordé et jamais ne s’imposera, même à gauche où il signa de fort belles passes.

Raùl Jerez fut très moyen à la cape et souvent en difficulté. Cet eral n’était guère commode sans charges très franches. A droite ou à gauche le garçon n’a jamais trouvé la bonne distance. Après une mise à mort calamiteuse il est contraint de quitter le concours.

Pedro Rufo, dès le matin avait démontré une grande aisance et avait séduit l’arène. Malgré un adversaire faible qu’il eut tendance a toréer avec une muleta trop basse, il signe une faena faite de détails sur les deux mains. En fait on le retrouvera totalement torero à sa seconde sortie tout d’abord dans une excellent tercio de cape où il sut ralentir et arrêter son adversaire. Dans sa faena, de beaux gestes sur les deux mains même si parfois il étouffait son toro. Mais dans l’ensemble une bonne lidia de ce toro parfois compliqué. Mais Pedro Rufo savait où il allait et il finit par s’imposer.

Si cette novillada a procuré d’excellents moment, par contre elle a montré trois novilleros qui doivent encore apprendre à tuer. Pedro Rufo est désormais adoubé pour partir sur les traces de son frère. Une dualité à suivre… !

Jean-Michel Dussol (texte et photos)

Séville: vuelta de Barroso

Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. 2/3 d’arène. Novillos de Julio de la Puerta.

TRISTÁN BARROSO, silence et vuelta al ruedo après pétition.

SAMUEL NAVALÓN, ovation après avis et vuelta al ruedo.

MARISCAL RUIZ, ovation et silence.

Salut du banderillero  Raúl Ruiz au 4ème.

Madrid, saluts de Cerrato au dernier

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Novillada. 7.598 spectateurs.

Novillos de Los Maños, 

 JORGE MOLINA, saluts après deux avis et saluts après deux avis

ÁLVARO BURDIEL, salut après avis et saluts après avis

VÍCTOR CERRATO, palmas et saluts après deux avis

Bonne novillada de Los Maños dans l’ensemble (3ème et 6ème applaudis à l’arrastre) avec un sixième spectaculaire avec lequel Victor Cerrato a eu de bons moments. Hélas il a mal tué mais il a été tout de même appelé à saluer. Bonnes sensations laissés aussi par Burdiel et Molina

Cartels d’Azpeitia

31 juillet 2024. Toros de Loreto Charro pour Morante de la Puebla, Daniel Luque et Juan Ortega.

1er août 2024. Toros d’Ana Romero pour Diego Urdiales, Daniel Luque et Borja Jimenez.

2 août 2024. Toros de Murteira Grave pour
Clemente, J E Colombo et Jorge Martinez

Novillos d’Alma Serena à Maurrin le 9 août

La Péna Toro Cardeno et le Comité des Fêtes de Maurrin organisent leur traditionnelle novillada sans picadors dans le cadre des fêtes de Maurrin.

Celle ci aura lieu le vendredi 09 aout 2024 à 19h30 dans les arènes de Maurrin avec des novillos de la Ganaderia ALMA SERENA.

Trujillo: Castella en triomphe

Plaza de toros de Trujillo, Cáceres. Corrida de Toros. Lleno. 

Toros de Domingo Hernández.

• SEBASTIÁN CASTELLA, deux oreilles et deux oreilles.

• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et pétition et deux oreilles.

• JOSÉ ROJO, qui prenait l’alternative, oreille et deux oreilles.

Aguascalientes: le retour d’ El Payo


Plaza Monumental de Aguascalientes (Aguascalientes) Mexique. 
15ème de feria, 3/4 d’entrée.

Toros de Bernaldo de Quirós.

 ALEJANDRO TALAVANTE, palmas et oreille.

 «EL PAYO», palmas et deux oreilles.

• LEO VALADEZ, silence et palmas.

JULIAN LOPEZ REMPORTE LE COUCOURS D’ACOSO Y DERIBO DE LA FERIA DE JEREZ

Photo JD

En Andalousie le monde du toro et celui du cheval sont indissociables. La Féria de Jerez est la féria del caballo et avant même l’ouverture officielle se déroulaient hier et au-aujourd’hui le concours d’accoso y déribo au cortijo de VICOS . Pour ceux qui ne connaissent pas cette discipline directement issue du campo bravo, il sagit de diriger et faire tomber une vache dans une distance réduite au galop, c’est le rappel de la manœuvre des vaqueros pour marquer les veaux.

C’est un grand du torero qui remporte l’épreuve, Julian LOPEZ que nous connaissons mieux sous son apodo d’EL JULI qui,non content d’avoir été le grand matador de ces vingt dernières années, est aussi un remarquable cavalier de campo et sa connaissance du bravo l’aide certainement das ce type de compétition où l’on affronte des vaches braves. Il fut particulièrement émouvant de lui voir remettre le prix de cavalier à cavalier mais aussi de torero à torero, par Alvaro DOMECQ.

Rendez vous demain à JEREZ pour un événement équestre certes, mais surtout taurin, pour la corrida de rejon dans la plaza de la calle Circo.

JD

Copa Chenel, les toros de Flor de Jara, Molina et Hernandez triomphent.

Il est difficile de séparer la qualité des toros de celle des faenas des deux triomphateurs de la tarde de Valdemoro ( Madrid): Molina et Victor Hernandez.

Beau temps, un peu de vent, lleno absolu.

Toros de Angel Luis Peña : colorados, lourds et maniables , moyennement armés, les 2,3 4.

Toros de Flor de Jara, noir le 1, gris foncé les 5 et 6 très bien présentés les Santa Coloma, dans le type, bien armés, encastés, nobles.

pour :

Thomas Joubert: bleu virginal et or, Ovation et saluts et silence.

Molina, blanc et or: oreille avec pétition de la seconde  et oreille.

Victor Hernandez: Azul et or: oreille et oreille.

Salut de Prieto et Valladar de la cuadrilla de Hernandez.

Thomas Joubert a montré sa personnalité au premier toro, vif, galopant et dans un trasteo très pur a laissé espérer une récompense.  Une faena dans l’esprit de Manolete, rectitude, la ressemblance physique avait de quoi séduire en particulier grâce à sa brièveté; le toro se prêtant aux gestes du maestro, hélas l’épée tentée “a recibir” échoua et l’entière qui suivit laissa le public sur sa faim. Belle ovation tout de même au tiers.

Au quatrième, un colorado d’Angel de la Peña, Thomas Joubert sort le toro des barrières où il commence à élire querencia. De bons capotazos le feront aller vers la deuxième ligne ou l’arlésien va débuter par un très beau molinete et quelques statuaires.  D’une verticalité absolue Thomas doit se méfier du toro qui se retourne très vite et n’a ni bravoure ni caste. Les deux picotazos pris n’ont servi à rien, on devine un peu de genio. La fin de faena est intéressante, trois naturelles très basses, trois droitières également par le bas et trois passes aidées par le haut avant un, puis deux pinchazos, et .. la mort du toro sans gloire ni mérite. Palmitas , proches du silence.

A son premier Molina hérite d’un gros toro colorado, lourd peu mobile dont il va pourtant tirer quelques bonnes choses, avec dans l’attitude et les manières de la volonté mais aussi une sorte de rage un peu “m’as tu vu”. Regards vers les gradins, desplantes sans grand intérêt, d’autant que les pitons de l’animal courts et en broche ne justifient pas les attitudes de défi.

Mais le jeune homme insiste, torée beaucoup de profil, le toro passe près des chevilles, et comme il a commencé à genoux au centre et a répété a plusieurs reprises des passes en rond, le public aime.

La fin de la faena dure un peu, une entière basse qui déclenche les clameurs : l’oreille tombe et très justement le président résiste à la pétition de la deuxième.

Le torero est vexé, ronchonne et a bien tort de le faire. Son deuxième adversaire un Flor de Jara très beau est noble et vaillant , bien armé, gris presque noir ne prend qu’une pique à la demande bien prétentieuse du jeune matador.  le président a hésité avant de céder à cette façon bien mal élévée de faire juste un geste agacé en direction du palco. Ce toro est un excellent adversaire et les deux banderilleros de la cuadrilla, Juan Carlos rey et Fernado Sanchez sont appelés à saluer .

La faena est bien menée, sans pour autant nous faire pleurer d’émotion. Un pinchazo et une très bonne entière qui a elle seule, pourrait on dire, mérite l’oreille.

Victor Hernandez m’a paru offrir les plus beaux moments taurins lors de ses deux passages, grace sans doute a son temple naturel, a son gôut évident de la lenteur, que ce soit au capote ou muleta en main.

A son premier un colorado lourd mais peu armé, il offre de belles veronicas de réception. Despacito d’entrée, sans tester la possible rapidité naturelle de l’animal. Un seul picotazo.

Calme, stoïque, le toro passe et repasse, il est noble mais sans beaucoup de force et va a menos. Difficile de finir une faena digne a toro parado, ni même de le tuer dans de bonnes conditions. Or, Hernandez tue d’une entière sin puntilla, ce qui là encore justifie l’oreille.

Le dernier toro est un Flor de Jara , le plus beau le mieux fait, le plus mobile qui soulève la poussière, jetant en avant ses armures larges.  Disons-le, entre le 5 et le 6 lequel est le meilleur? Esthétiquement le 6eme; pour la noblesse le 6eme aussi.

Aux banderilles Jarocho  fait se lever le public, ovation méritée. Début de faena de muleta avec temple, de près, de loin, sur les deux cornes, cité de loin l’animal revient droit et charge fort. Et Hernandez dirige ce train lancé à fond avec douceur. Une première épée atravesada vite retirée par un subalterne et une entière qui  obtient l’oreille.

Les gradins étaient pleins, il faisait beau, il y avait un peu de vent comme pour mettre un peu de sel dans la cuisine, de bons toros et deux toreros jsutement récompensés.

Jean François NEVIERE

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