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Diego Bastos et Nino Julian une oreille chacun lors de la novillada piquée de la Ganaderia Los Maños de Parentis en Born

La commission taurine propose la Ganaderia Los Maños pour la première novillada piquée de cette feria de la Sen Bertomiu de Parentis-en-Born. Nous l’avions découverte dans ces arènes, il y a une dizaine d’années, et c’est à Bayonne que nous l’avons revue par la suite. Les novillos issus de l’encaste Buendía, ne pardonnent aucune erreur et sont capables de susciter de fortes émotions lors de la faena. Diego Bastos, Jesus de la CAZALDA que l’on a pu voir à Céret et à Hagetmau cette année et Niño Julian qui a coupé une oreille dans la monumental des pins (Roquefort).

Niño Julian et Diego Bastos

Fiche technique

Public.     : 8/10

Président : Lionel Lohiague

Musique :  Societe musicale de Parentis

Cavalerie Bonijol : neuf rencontres

Diego Bastos : : silence et une oreille

Jesús de la Calzada : silence avis et silence

Niño Julian : une oreille et silence

  Les organisateurs présentent un ensemble de novillos avec une belle silhouette et une similarité dans leur taille. Les têtes sont peu armées. Il y a trois novillos intéressants et Niño Julian a le meilleur lot. Les novillos ont des comportements diffèrents. Ils sont tardo, avec un manque de force, mais aussi avec de la noblesse ou de la charge. La majorité du lot est applaudie à l’arrastre par un public festif.

Diego Bastos sur son premier et second novillos

Diego Bastos ouvre la novillada avec un jeu de cape très suave et qui porte sur le public. Sa réponse est verbale, face à la pique à l’envers du picador. Lors de la faena, la musique apparaît rapidement, comme tout au long de la course. Les premiers derechazos sont brouillons. Il enchaîne avec des naturelles plus accomplies. La seconde série de derechazos ont plus de profondeur. L’épée n’est pas une réussite.

Le novillero est déterminé à couper sur son second novillo.  Sa série à la cape exprime de l’alegria et il exécute pour finir une belle revolera. Une mauvaise mise en suerte n’empêche pas le novillo d’avoir une charge franche. Il ne pousse pas au cheval. Main gauche sur la planche, Bastos entame des passes propre et fini sur une trinchera. La première série à droite est sur le passage. Les suivantes ont plus de profondeur. Le public agite le pañuelo et il obtient le trophée.

Jésus de la Cazalda à la muleta

Jesus de la Cazalda sur son premier novillo exécute un bon début à la cape. La bravoure s’exprime timidement au cheval. Niño Julian exécute un quite réussi. Les banderilleros mettent les banderilles correctement. Plein centre le novillero commence la faena. Elle est bien exécutée et va à mas. Le public l’encourage avec des applaudissements. Sa faenas a de la profondeur et sa finesse s’exprime lors d’un changement de main. Il a du mal à fixer le novillo pour la mise à mort. Cela conduit à un échec à l’épée.

A son second passage, le novillero ne veut pas partir les mains vide. Il va à la porte du toril pour exécuter une puerta gayola et enchaine une larga. Le public est ravi. Le novillo va deux fois au cheval. Plein centre, la montera sur les pieds il cite le novillo. Il opte pour un nouveau querencia et débute les séries à droite. Le novillo a une charge courte et il est tardo. Sous le brouhaha du public, le novillero execute plusieurs pinchazo. Son échec à l’épée fait exprimer une déception à son visage. 

Nino Julian lors de sa prestation

Nino Julian est en pleine confiance sur son premier novillero. À la cape, il a de la profondeur. Il enflamme le public en posant lui-même les trois paires de banderilles. À la muleta, il se fait prendre lors d’une impressionnante voltereta. Ses séries à droite sont exécutées avec de la profondeur. Le novillero n’insiste pas sur les naturelles. L’engagement à l’épée (entière) lui permet de couper de faire décoller la course.

Le dernier novillo est le plus intéressant de la course. Le novillero effectue avec passion une superbe série de passes à la cape. . Le novillo file directement sur le cheval sans que les banderilleros l’en empêche. Par la suite, il est bien mis en suerte. Sur ses derechazos et ses naturelles, le novillero est aussi appliqué que face à son premier de Los Maños. Un échec à l’épée le prive de récompense.

Photo Roland Costedoat et texte Nicolas. C.

Bilbao: un grand cartel pour peu de toros

Troisième des Corridas Generales de Bilbao, plaza de toros de Vistalegre.

Beau temps, un petit tiers d’arène, mais public aficionado.

Toros de Nuñez del Cuvillo  de couleurs diverses, du noir au melocoton et au burraco assorti au sable de Bilbao. 

Cinq toros de 4 ans et un de 5 ans. 

Joliment faits, d’armures normales bien que deux escobillées d’entrée. Intéressants le 3eme , 4eme et 5eme.

Fades décastes et sans race le 1 le 2 et le 6 particulièrement distrait.

Pour Sébastien Castella , de marine et or

          Miguel Angel Perera d’émeraude et or

         Emilio de Justo de Catafalque et or (que d’or que d’or, il croulait dessous).

Résultats : Sébastien Castella blessure ( cornada en haut de la cuisse droite , sous la sse, au moment du descabello. Ovation. Au quatrième qu’il vient combattre en sortant de l’infirmerie malgré sa blessure : grande ovation au centre et re-ovation au tiers.

Miguel Angel Perera: salut au tiers et grande ovation.

Emilio de Justo: Oreille et palmitas.

Toujours présidé par don Matias, on ne pouvait pas s’attendre à des fantaisies, et il n’y en eut pas, respect des pétitions du public et  pas f’enthousiasme exagéré de la part du président qui aurait pu se laisser aller pour la deuxième oreille à Emilio de Justo au troisième toro. Parce que, vraiment les toros de Nuñez del Cuvillo, joliment faits, sauf le premier, anovillado et paraissant tout petit dans le grand ruedo de Bilbao, ne nous ont pas fait vibrer, mansedumbre, distraction, manque de transmission avec le public, mais ce qui est plus grave, avec les toreros, semblant souvent se demander ce qu’ils faisaient là.

Un qui savait bien ce qu’il faisait là c’est Sébastien Castella.

Hélas, son premier ne valait rien et faillit , in fine, lui coûter sinon la vie du moins très cher! le maestro prend le descabello tout près des planches et au moment du geste fatal pour letoro, ce dernier releève brutalement la tête et jette le matador en l’air et le reprend sur la corne . Blessure sang, infirmerie. Mais Sébastien n’est pas n’importe qui, il va récupérer sa montera des mains de la ganadera de Dolorès Aguirre à qui il avait brindé la mort de cet animal, hésite un peu, « vais je ou non à l’infirmerie », y va , et en reviendra le ventre et la cuisse droite bandés pour tur le 4ème.

Le quatrième justement, un melocoton très joli et plus âgé que les autres, 5ans , 569kgs, Castella le reçoit par veronqicas, et décide de le brinder au public. Grosse salve de bravos d’un public qui sait ce que cela représente de toréer avec une cornada juste strappée en attendant l’intervention chirurgicale qui forcément suivra. De belles naturelles par le bas, le toro, bien que manso au cheval garde la bouche fermée presque jusqu’au bout, Castella le tue d’une entière un tantinet en arrière mais efficace. La faena a été réalisée au centre, le matador n’a pas à bouger beaucoup pour lever les bras et recevoir une grande ovation et filer sans plus attendre à l’infirmerie.

Rafael Viotti a salué aux Banderilles.

Autre blessé, si l’on peut dire, mais cette fois avant la corrida, M. A. Perera fera montre tout au long de la tarde de sa technique parfaite, de sa connaissance des torosmais le second qu’il eut en main il n’y avait rien à faire, en revanche le 5eme lui donna et à nous aussi beaucoup de plaisir.

Il débute sa faena à genoux au centre du ruedo, conclue toutes ses séries par des pechos de catégorie, du museau au bout de la queue, Perera déroule, le toro suit, humilie.

Poder, mando, tout va bien sur les deux bords, ce toro est nettement fait pour le triomphe, et MA perera pinche, re-pinche et l’entière qui suivra, ornée d’un avis ne lui offrira qu’une très belle ovation.

Toro applaudi à l’arrastre.

Fini a salué pour ses banderilles. Daniel Duarte salue aux banderilles.

Emilio de Justo qui n’est manifestement dans une bonne période s’arrime comme un fou au meilleur de la tarde construit une faena avec sérieux et une touche d’élégance, citant le toro de loin, le rapprochant et l’embarquant dans des passes en rond, calmes, profondes, rématées par des pechos templés.

L’élégance dont je parlais plus haut ce sont les doblones de la fin de faena qui vont la distiller. Ne fût-ce l’épée tombée ( caida) le président Matias aurait pu donner la deuxième oreille réclamée un instant par une partie du public.

Au sixieme, un très esthétique burraco assorti au sable du ruedo, faisant un joli tableau avec l’or et le noir du matador et la pointe de rouge de sa ceinture et de sa cravaté, on ne put rien voir et on se demande bien, compte tenu de ce qu’avait montré le toro dans les deux premiers tiers pourquoi lui était venue l’idée de brinder cet animal au public. Faute de goût ? ( cf. l’excès de dorure du costume!)

Voilà, en somme ce qu’on pouvait dire ou penser, librement de cette corrida pourtant « normale » d’un grand éleveur, de présentation normale, d’âge normal, de poids tout aussi normal allant de 543 k à 580. Manquait seulement la caste, la noblesse ne faisant pas tout.

Jean François Nevière

Photos: De Marchi

Bilbao: exploit de Borja Jimenez

Bilbao 3ème de la Semana Grande. Moins d’un tiers de plaza. Mano a Mano entre

Daniel LUQUE et Borja Jimenez.

Daniel Luque obispo et or: Silence, silence et silence

Borja Jimenez : Ivoire et or: Oreille, oreille et oreille

Toros de Ricardo Gallardo, FUENTE-YMBRO entre 528 et 615 Kg  nés entre décembre 2019 et décembre 2018.

Vista Alegre sonnait creux, vous aviez toutes les bonnes raisons d’arriver en retard, la place de rêve vous attendait

Pour la 31 éme année consécutive Matias Gonzales présidait (aujourd’hui sans peine ni gloire).

Dès le paseo, la musique était funèbre et de « mano a mano « il n’y eut point.

Daniel LUQUE torero jusqu’au bout des ongles est un être sensible et fragile, malgré les apparences. Il a passé sa soirée à ne pas se trouver en phase avec son toro, certes le second avait un problème de vue très handicapant pour le maestro, mais pas pour le président Matias ! Certes le premier était compliqué et ne baissait pas beaucoup la tête, mais Daniel LUQUE en a vu d’autres… En définitive il a passé sa soirée et trois faenas à attendre LE TORO. C’était trop tard . Il est ressorti de ces arènes livide et la mâchoire serrée.

Borja JIMENEZ a été tel que nous le voyons depuis le début de la temporada, malgré la cornada sévère qu’il semble avoir oubliée. Il a occupé toute la soirée tout l’espace, venant faire des quites (inutiles sur les toros de ce pauvre LUQUE qui n’avait pas besoin de ça !), excellent capeador avec un registre intéressant et un sens du sitio extraordinaire. Il a accueilli ses trois bichos a PORTA GAYOLA (le premier, un peu compliqué, les deux autres parfaits), à la muleta son premier ne lui donna aucune chance de s’exprimer vraiment , un peu faible . Mais les deux autres lui offrirent leur bravoure et leur force, son second, franc comme l’or et qui répétait autant que le maestro le lui demandait et des deux cotés fut un digne exemplaire de la maison GALLARDO. Une épée extraordinaire (un peu chanceuse ?) et une mort instantanée, la deuxième oreille tombait. Le dernier fut une apothéose, nouvelle PORTA-GAYOLA et une faena d’école à un toro exemplaire, avec , peu d’aspérités, mais Borja avait décidé de triompher, il toréa remarquablement sur les deux bords et tua avec, certes une petite hésitation vite oubliée, d’une épée volontaire et décisive.

La soirée était douce, le « sable » de Vista Alegre était gris et Borja JIMENEZ a montré qu’il était un grand torero.

Ch FIGINI

Photo Ferdinand de Marchi (envoyé spécial)

Novillada de Bilbao : Quelques bonnes sensations


par Antonio Arévalo


Novillada trop longue, près de trois heures et public restreint, ce qui interroge une nouvelle fois sur l’aficion de Bilbao. Malgré cela, de bonnes notes, des novilleros avec peu de bagages et de belles intentions.

En particulier Aaron Palacio, novillero d’Aragon qui n’a même pas une dizaine de novilladas au compteur mais qui a plû par sa personnalité. Il torée avec du goût à la cape et même s’il s’était fait blesser d’un coup à la cheville lors d’un quite au premier novillo de l’après-midi, ce qui l’a parfois handicapé, il a prouvé qu’il a un large répertoire et le sens du temple. En particulier à la muleta où il a pu, surtout face au noble premier de José Cruz, se distinguer dans de très belles naturelles qui ont séduit les aficionados. Il prolongea en excès sa faena, ce qui rendit plus difficile la réalisation de la mise à mort et l’empêcha de couper une oreille, ce qu’il obtint du cinquième. Un novillo qu’il reçut à genoux à la porte des torils puis lui endiguer juste après des farols à genoux. Son toro était compliqué, gardait la tête haute et le meilleur moment de sa prestation fut la série de manoletinas finales, avec beaucoup de personnalité. Un torero intéressant et dont il faudra suivre l’évolution.

Tout comme Javier Zulueta, novillero sévillan apodéré par la casa Pagés, fils de l’alguazil de la Maestranza et dont le maestro n’est autre que Luis de Pauloba. On a pu le voir toréer à son premier très lentement et avec ce goût exquis des toreros des rives du Guadalquivir. Des détails, des instants qui lui auraient peut-être permis de couper l’oreille s’il avait été plus habile à l’épée, ce qui est son point faible. Il faudra vraiment qu’il trouve une solution car cela pourrait lui porter préjudice dans l’avenir.


Jarocho coupa une oreille au premier de José Cruz, un sobrero avec de la noblesse et de la mobilité des deux cornes. Le torero de Burgos profita de ses qualités pour enchaîner les passes, les séries, mais sans être vraiment transcendant et toujours un peu froid. Il lui manque un peu plus de rage, de hargne, il torée bien, il a le métier, il est prêt pour l’alternative, qu’il prendra dans une dizaine de jours, mais l’émotion est
rarement au rendez-vous. Peut-être que le toro de quatre ans le motivera davantage. Bilbao, 19 août. 6 novillos de José Cruz bien présentés, homogènes, dont un sobrero sorti en premier de grande qualité, tout comme le second. Le reste fut dans l’ensemble noble à l’exception du sixième, vite éteint à la muleta.

Jarocho oreille et silence après avis.
Aaron Palacio salut après avis et oreille.
Javier Zulueta palmas et silence

Photos De Marchi (envoyé spécial)

Blanca: oreille pour Clemente Jaume

Oreille et vuelta pour Clemente Jaume à Blanca lors de la novillada de Los Chospes

Nouvelle sortie triomphale à Sanlucar de Barameda

Le coso del Pino était quasi plein, quelques trous sous le soleil de plomb, malgré la présence des caméras de Canal Sur. Une fois de plus pour cette sixième édition de corrida magellanesque, Carmelo Garcia avait contracté avec le frères Miura. C’est un lot digne d’une place de première catégorie que les ganaderos de Zahariche avaient envoyé pour cette tarde les plus légers pesaient 580 et 590 kilos puis 600, 610, 630, et enfin un monstre de 670 kilos long comme un jour sans pain et armé comme ses frères dans le type de la maison large et pointu. Le premier et le dernier, les plus lourds s’avèrent faibles les autres donnèrent du jeu avec toutes les difficultés inhérentes à la caste Miura.

Jesus Manuel « el Cid » palmas et deux oreilles

Manuel Escribano salut et deux oreilles

Esau Fernandez deux oreilles après avis et palmitas après avis

Le premier du Cid tient plus du Charolais que du bravo, il perd toutes ses forces en défonçant en sortie et passera par la suite son temps à se rouler par terre. Le Cid abrège promptement.

A son second un beau salpicado qui pourrait faire la couverture d’un livre taurin, le Cid nous offre le premier capotazo de la soirée ; De belles véroniques finement ourlées préparent une double rencontre au cheval initiée du centre. Suit une bonne faena sur les deux bords en baissant la main et en liant. Le toro tient caste et noblesse, El Cid s’engage et l’accord se fait. Même si la corne gauche est plus compliquée, les passes s’enchaînent avec beaucoup de douceur. Retour à droite pour un final fleuri rehaussé d’un superbe farol précédent une immense passe de poitrine la conclusion se fera par des passes de l’abanico de bon goût. Certes l’estocade est desprendida et en arrière mais portée entière au premier essai le public réclamera les deux oreilles.

Le premier de Manuel Escribano refuse tout combat au capote ne rentrant jamais dans la passe. La première pique est mal portée, la second prise depuis le centre est meilleure mais le toro ne s’engage pas vraiment. Le meilleur sera certainement le tercio de bandérille exécuté avec sincérité par le maestro. La faena sera entièrement à mi hauteur sans transmission et sur le voyage. Ni l’un ni l’autre des deux protagonistes ne donne vraiment l’impression de vouloir s’engager. L’estocade entière, desprendida et en arrière après un pinchazos est suffisante .

Escribano donne à son second une bonne larga de rodillas au fil des planches il limite la partie équestre à une rencontre. Si ses deux premières paires de banderilles sont à corne passées , la troisième al violin est superbe. La faena débute au centre par une inversée dans le dos et il faut reconnaître que le torero n’a pas dévié le toro mais a fait un grand pas en avant pour éviter le choc. La seconde est correcte. La première série droitière est à mi hauteur est de peu de qualité, lorsque enfin Escribano se décide à baisser la mai la faena monte en intensité le toro s’avère noble et suit bien la muleta mais c’est un Miura et il faut le surveiller comme le lait sur le feu Escribano connaît bien ce sang et il utilise bien les qualités de l’animal. Le final est haut en couleur bien dans le style du torero de Gerena. On notera en particulier les quatre très bonnes manoletinas finales. L’estocade est entière certes, mais en arrière tombée et tendue, les deux oreilles me paraissent très généreuses mais comme me le dit ma voisine cela permet la photo des trois en triomphe à la porte des arènes, on donne les explications que l’on peut !

Esau Fernandez attend son premier à genoux, quasiment au centre du ruedo face à la porte du toril. L’animal met un peu de temps avent de voir le torero et de charger. Cette larga sera la seule chose du travail capotero le toro refusant de mettre la tête dans la percale. Il ne s’emploie guère dans la première pique mais charge avec allegria depuis le centre pour la seconde. D’entrée de jeu à la muleta Esau Fernandez baisse la main muleta au sable et le toro le suit en baissant la tête permettant de lier. Comme souvent avec les miuras, les séries sont courtes mais bien liées et templées. Même si la faena n’atteint pas les sommets l’impression est plus qu’agréable et le danger permanent fait croître l’émotion. La corne est dangereuse et le pantalon du torero déchiré de haut en bas laissant apparaître un refilon sur la peau est là pour en témoigner. La mise à mort est hésitante : un pinchazo hondo desprendido, le tor se relève deux fois à la puntilla et un descabello. Pourtant de manière assez injustifiée Esau Fernadez coupe deux oreilles il sera par la suite déclaré triomphateur de la soirée. Passons…

A son dernier un mastodonte tout droit sorti des grottes d’Altamira mais trop faible pour son poids, Esau laissera une impression d’inachevé sans compter une mise à mort compliquée.

Béziers: nouvel indulto de Clemente

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Triomphe de Clemente qui a obtenu deux oreilles symboliques du toro « Neptune », de Margé, qui a été indulté. Le matin, sortie par la grande porte de Lalo, auteur d’un faenón avec « Intrepido », un novillo de Malaga crédité de la vuelta…

Beau temps, mais avec vent parfois gênant. 2/3 environ. 

Paseo avec le Carmen de Frédéric Cornille puis vibrante Marseillaise entonnée par le public.

Six toros de la ganadería Margé qui par leur gabarit, bien qu’un peu inégal, leurs armures impressionnantes et leur caomportement, ont assez souvent maintenu l’intérêt, malgré la gêne de rafales qui par moments balayaient le ruedo. Mention au troisième et surtout à « Neptune », N°86, 510 kg, né en mai 20219, le second de Clemente, qui a eu l’autorisation d’aller retrouver ses copines dans les pâturages des Monteilles… avec son nouveau statut de reproducteur !

Juan Leal : salut depuis la barrière puis deux vueltas.

Clemente : silence et deux oreilles symboliques.

Carlos Olsina : oreille et silence.

A l’issue de la course, le picador José María Díaz a reçu en piste le trophée au meilleur piquero (avec le premier de Clemente).

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Juan Leal a débuté par un toro qui comme ses frères avait un portemanteau de fort belle taille, mais par la suite, contrariée par le vent, Juan se faisant au passage une belle frayeur au sol, la faena brindée au respectable est restée en deçà de ce que l’on aurait pu en attendre si… Quoi qu’il en soit, Juan a su se montrer opiniâtre et sans pouvoir totalement se distinguer compte tenu des circonstances, il était à créditer d’une prestation méritoire après entière au second envoi. Avec le cuarto, en retrait question tamaño, l’Arlésien brinda encore une faena aux tendidos. Et une nouvelle fois, le vent n’arrangea pas vraiment ses affaires, Juan profitant des quelques accalmies pour connecter avec les gradins jusqu’à un final de cercanía qui a poussé bon nombre d’aficionados à sortir un mouchoir blanc après une entière tombée. Le palco resta alors inflexible, essuyant une bronca tombée des étagères alors que Juan effectuait deux vueltas majoritairement applaudies…

clem18k

*

Clemente arrivait fraichement auréolé de son triomphe dacquois acquis dans la semaine et pour lui, les planètes allaient progressivement s’aligner. Pourtant, ce n’était pas très bien parti avec son premier car après en avoir tiré le maximum malgré le contexte, il sécha dans les grandes largeurs avec la ferraille.

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Mais il allait se rattraper avec le quinto, « Neptune » qui après deux bonnes piques se révéla excellent, chargeant avec classe jusqu’à plus soif. Bien sûr, cet indulto n’a pas failli à la règle de la division d’opinion dans la plupart des cas. Disons que Neptune était incontestablement un très bon toro, après pour la grâce, tout dépend où l’on place le curseur…

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En tout cas, il ne faut tout de même pas oublier la performance de Clemente qui en seulement quatre jours a tutoyé deux fois les anges. Olé !!!

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Salut de Vincent Chaptal, mayoral et gendre de Robert Margé…

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Carlos Olsina jouait sur son terrain où il prit en premier lieu un tío, « Hera », avec lequel il fit preuve de patience pour progressivement imposer sa loi, ce qui n’était pas évident. Charles trouva tout de même le moyen d’esquisser quelques gestes aux contours remarquables qui portèrent sur les travées avant une conclusion par entière tendida al encuentro libérant un trophée. Las, alors qu’on aurait bien aimé le voir doubler la mise au regard de son entrega, il pincha sa deuxième faena exécutée face à un manso, se faisant même sérieusement accrocher en descabellant. Malgré tout, le Biterrois a montré des dispositions encourageantes pour la suite…

MATIN

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Triomphe de Lalo de María qui a remporté le Tastevin d’Argent…

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Un tiers environ, beau temps. Trois novillos de Camino de Santiago (JL Darré – 1, 2 et 6), les troiss autres de Malaga (Callet). Le quatrième, « Intrepido », de Malaga, a été crédité de la vuelta posthume.

Lalo de María : silence puis deux oreilles.

Nino Julián : oreille et vuelta.

Javier Zulueta : saluts et silence (trois avis).

Novillada entretenue, d’abord grâce au sérieux du bétail et aussi à l’implication de la terna, malgré quelques carences compréhensibles à cet échelon. 

lalo18k

Lalo de María a démarré par un Camino peu évident à canaliser, accusant une certaine faiblesse et finissant par se révéler parado. Le Nîmois n’insista pas plus que de mesure, tombant ce premier opposant par deux lames. Mais c’est avec son second, de Malaga, que Lalo allait afficher de bien rassurantes dispositions à un mois de son alternative. Après deux rencontres, il brinda la faena à l’assemblée et s’engagea dans des échanges relevés par son envie et une gestuelle soignée, s’attirant les faveurs du conclave jusqu’au point final sous la forme d’un cañonazo. Deux oreilles et mouchoir bleu pour l’utrero dans l’alegría générale.

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Nino Julián n’a pas mis trois heures pour s’assurer du soutien de l’auditoire, deux largas de rodillas et la suite à l’avenant venant à point nommé, son tercio de banderilles étayant ensuite la bonne impression laissée. A la muleta, les choses prirent un contour agréable surtout sur la rive droite, le tout se soldant par une oreille après entière au second coup. Plus tard, avec le Malaga, un superbe castaño oscuro, il jeta toutes ses forces dans la bataille après deux bon puyazos de Mathias. Au second tercio, deux bonnes paires suivies d’un quiebro moins ajusté. Plus tard, faena dynamique, d’amplitude inégale, mais restant méritoire, avant un violent accrochage en portant l’épée, quatre coups de verdugo limitant le tout à une vuelta chaleureusement fêtée.

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Javier Zulueta, précédé d’une flatteuse réputation, n’aura pas trouvé sur le Plateau de Valras de quoi se mettre en évidence. On ne l’a vu à son avantage qu’en de trop rares moments sa première faena comprenant quelques passages convenables pour d’autres soporifiques. Pire, à son second, il laissa rentrer vivant son Camino de Santiago après la sonnerie des trois avis…

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A l’issue de la course, Lalo de María a été déclaré vainqueur du Tastevin d’Argent qui lui a été remis dans la foulée à la Bodega Circus par la présidente de l’Union Taurine Biterroise, Mme Marie-François Rouzier…

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Paul Hermé

Dax: « Deslumbrante », bouquet final avant l’Agur

Plaza de toros de Dax. Sixième et dernière de la feria : corrida de l’Agur. Lleno.

Toros de Pedraza de Yeltes ‘Deslumbrante’, nº 34, né le 10/19, de 592 kilos vuelta al ruedo.

ROMÁN, saluts après avis et palmas. 

DAVID DE MIRANDA, ovation et palmas. 

ADRIEN SALENC ‘ADRIANO’, palmas après avis et oreille après avis.

« Deslumbrante » sorti en sixième et qui obtint la vuelta al ruedo conclut par le haut une féria de Dax de grande qualité dans son ensemble. La corrida de l’Agur auquel accourt un public un peu particulier, attendant plus de l’épilogue musical que du spectacle lui-même, aurait mérité plus de brillant, un écho plus enthousiaste compte tenu de la qualité du lot. Mais cette tiédeur, cette inattendue réserve ne peut être reprochée au Respectable qui aura eu son lot de bonheur avec l’ultime Pedraza. Il n’y a rien de mieux pour le souvenir qu’une belle conclusion.

Présentation impeccable des Pedraza de Yeltes, hauts et lourds, deux d’entre eux pesant plus de six cents kilos. Un lot homogène dans sa conformité mais aussi dans son comportement partant de loin vers le cheval sans s’employer exagérément. Le sixième prenant trois piques ; la dernière du centre de la piste. Par la suite et c’est à souligner, ils ont donné un jeu brillant sans fadeur, répétant leurs charges sans mollir et terminant à bloc. Nous retiendrons pour leur ardeur le premier et surtout les troisièmes et sixièmes, très spectaculaires. Le second et quatrième plus complexes dans leurs attaques mais mobiles, eux-aussi.

Roman capta les bonnes intentions et la vigueur du tambour-major avec cette entrega qu’on lui connaît. Le toro noble certes se défendait aussi par le haut et le franco-valencien fut sur la défensive à plusieurs reprises. Il cita de loin avec perspicacité et l’ensemble fut émouvant mais ne porta que modérément sur les tendidos. Il ouvrait les débats… Une entière tombée, deux descabellos et un salut très chaleureux. Il ne s’accorda que partiellement au quatrième, il raccourcit les terrains mais son final n’eut pas l’écho espéré. Un pinchazo, une demie et un descabello douchèrent les enthousiasmes et il fut reçu un silence peut-être un peu injuste.

David de Miranda face à son premier adversaire retors abrégea rapidement d’une entière son premier travail après avoir été déséquilibré et jeté à terre. Le début de sa seconde faena genoux en terre nous laissa espérer une suite plus complète et ardente. Le toro avait une bonne corne gauche et David excella dans des naturelles de belles factures qui transmirent peu en raison d’une certaine distance. Il se fit applaudir à droite en raccourcissant les terrains sans allumer le feu pourtant. Une demie et un descabello lui valurent une certaine froideur.

Adriano tombé sur le bon lot est passé hier à côté d’un gros triomphe. Il toucha le bon lot tombant sur les deux toros les plus vibrants de la journée. Il fallait se mettre à leur niveau et il le fut aguantant avec courage ces charges ardentes et conduisant d’une muleta puissante. Deux belles faenas qui auraient dut être largement récompensées s’il n’y avait eu l’acier : neuf descabellos face au premier puis deux pinchazos et une entière tombée. Une oreille certes mais voilà un triomphe échappé alors-même qu’il était annoncé.

On attendait les Pedraza à la pique on les vit cette fois dans leurs combats menés avec ardeux face aux piétons. Ils vendirent chèrement leur peau. Cela n’a pas manqué d’allure ni d’intérêt.

Pierre Vidal

Saint Sebastien: Aguado totalise

 Illumbe, San Sebastián. Troisième de la Semana Grande. 3/4 d’entrée. 

https://twitter.com/i/status/1824915595843797152

Toros de Núñez del Cuvillo.

ALEJANDRO TALAVANTE, silence et oreille et pétition de la seconde 

ROCA REY, silence et silence. 

PABLO AGUADO, oreille et deux oreilles. 

Tafalla: l’exploit de Sanchez Vara

Tafalla (Navarra). Troisième de la Feria de Agosto. Lleno de « No hay billetes ».

Toros de Reta de Casta Navarra y Alba Reta (1° et 5°) et un sobrero de las Hermanas Azcona (6° bis).

Sánchez Vara, en solitaire: Ovation après avis, silence, vuelta al ruedo, pitos, silence et oreille après avis. 

Saluèrent aux banderilles Manolo Tornay au premier et au second. Miguel Ventura « Venturita » et Angel Mayoral au troisièmeThomas Ubeda et Manolo Tornay au quatrième.

Sobresalientes Emilio de la Serna et Alberto Pozo

Reportage photos Gil Mir

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