
Auteur/autrice : Pierre Vidal Page 128 sur 154

Lu sur la page facebook de Yon Lamothe ces regrets sur son comportement lors de la récente corrida qui s’est déroulée à Tyrosse où il a coupé une oreille:
« Le maestro Juan Belmonte disait « pour bien toréer oublie ton corps, on torée avec son âme comme on rêve et on joue, comme on danse et on chante »
Alors merci @torostyrosse de m’avoir permis de toucher cette liberté de toréer comme je rêve et je joue, sans raison ni rationalité. Cette passion débordante m’a permis, en tant que torero, de vivre des émotions et des sensations que je n’avais jamais vécues avec une telle intensité mais m’a aussi fait perdre cette raison, nécessaire à l’homme, pour dépasser ce sentiment de déception de ne pas pouvoir partager avec vous un triomphe total dans un jour si important pour moi en tant que torero.
Pardon pour ce geste irrationnel et déplacé. Merci de me permettre d’apprendre à être un torero passionnellement irraisonnable et un homme raisonnablement passionné. »
Dont acte !
Riscle (Francia). Samedi matin. Arènes Jean-Pierre-Longepée. Un quart.
Deux erales de La Suerte (1° et 2°) et deux de Michel Barceló (3° et 4°) poiur les élèves du CFT (Centre Français de Tauromachie). Vuelta al ruedo au second eral de la ganadería de La Suerte

Francisco Benito, Escuela Taurina de Madrid: Vuelta al ruedo.

Valentín, centre Français de Tauromachie: Vuelta al ruedo.

Manuel Fuentes, Escuela Taurina de Arles: Vuelta al ruedo.

Baptiste Angosto, centre Français de Tauromachie: Vuelta al ruedo après avis.
Le prix de l’ACOSO (Association des Comités Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud Ouest) est allé à Valentin.

L’empresa Chipé Production et la ville de Calasparra ont dévoilé les cartels de la Féria du Riz 2024 qui se déroulera du 3 au 8 septembre. Sous l’intitulé “féria de novilladas la plus “torista” d’Espagne”, Calasparra a programmé une féria riche en encastes et variété. Les ganaderias retenues sont celles de Pincha (Domecq), Los Chospes (Domecq), Clairac (Gamero Civico), Valdellan (Santa Coloma), Martinez Pedrés (Domecq via Aldeanueva) et Galache (Vega Villar).
Le novillero français Lalo de Maria sera au cartel de cette prestigieuse féria et affrontera en clôture les novillos de Paco Galache ! Une première pour Lalo qui prendra l’alternative une semaine plus tard dans les arènes de Nîmes.
Les cartels de la Féria du Riz 2024 de Calasparra :
Mardi 3 septembre : 6 novillos de Pincha pour Eduardo Neyra, Cid de Maria, Alvaro Rodriguez
Mercredi 4 septembre : 6 novillos de Los Chospes pour Carlos Pacheco, Pablo Paez, Angelín (débuts en piquée)
Jeudi 5 septembre : 6 novillos de Clairac pour João D’Alba, Mario Arruza, Pedro Andrés
Vendredi 6 septembre : 6 novillos de Valdellan pour Valentin Hoyos, Emiliano Osornio, Alvaro Serrano
Samedi 7 septembre : 6 novillos de Martinez Pedrés pour Victor Acebo, Fabio Jiménez, Samuel Navalon
Dimanche 8 septembre : 6 novillos de Paco Galache pour José Maria Trigueros, Lalo de Maria, Diego Bastos
Plaza de toros de La Merced, Huelva. 4ème de la Feria de Colombinas 2024. 3/4 d’arène.
Toros de Zalduendo y Albarreal (2º), mal presentés et de mauvais jeu.
• MORANTE DE LA PUEBLA, ovation et ovation.
• MIGUEL ÁNGEL PERERA, oreille après avis et ovation après avis.
• DANIEL LUQUE, ovation et silenceción y silencio.
Les banderilleros Curro Javier, Alberto Zayas Joao Ferreira, Curro Javier, Daniel Duarte y Vicente Herrera et Iván García ont salué.

Plaza de toros de Azpeitia, Guipuzkoa. Troisième de la Feria de San Ignacio 2024. Plus de 3/4 d’entrée.

Toros de Murteira Grave, bien présentés et de bons jeux dans l’ensemble, tous applaudis à l’arrastre.‘Almirante’, le cinquième n°47 negro mulato, né en 12/19 de 520 kilos a été gracié.

• CLEMENTE, oreille et vuelta al ruedo après une pétition.

JESÚS ENRIQUE COLOMBO, ovation et saluts et deux oreilles et la queue symboliques.

JORGE MARTÍNEZ, ovation saluts et ovation et saluts après avis.

Il s’agissait du premier indulto dans l’histoire des arènes d’Azpeitia.
Après le paseo le prix du meilleur toro 2023 a été remis en piste à M. Muteira Grave
Les arènes d’Azpeitia une des plus anciennes du nord de l’Espagne (121 ans cette année) ont donc cette après-midi, vécue leur premier indulto avec celui d’ »Almirante » qui après un long et puissant combat a pris de lui-même le chemin des corrals à peine sollicité. C’est un moment historique pour la longue tradition taurine du Guipuzkoa, pour l’éleveur portugais Muteira Grave qui voit-là la récompense suprême d’un long travail de remodelage de sa ganaderia, pour le matador Jésus Enrique Colombo et pour le public qui aura vibré comme rarement. Le fait que Colombo soit vénézuélien est une sorte de pied de nez à l’actualité qui voit les fossoyeurs de la tauromachie dans cette grande nation, contestés massivement par le peuple. Le succès de Colombo hier c’est l’aboutissement de la grande tradition taurine martyrisée par Maduro et ses sbires, obligée de s’expatrier mais qui triomphe tout de même comme avant lui les frères Gijon ou encore Morenito de Maracay.

Le lot de Muteira Grave parfaitement présenté, sérieux, armé, harmonieux a séduit par son comportement. Il y avait chez tous les toros de la caste qui ne s‘est pas toujours exprimée au cheval mais qui a permis des combats acharnés, mettant les matadors en difficulté par la pression prtée sur chacun d’eux. Le roi de la soirée fut donc « Almirante » toro exceptionnel réellement qui après avoir supporté une pique puis un tiers de banderilles musclé est arrivé à la muleta frais comme un gardon. Il plongea avec détermination dans l’étoffe, sans jamais mollir, sans s’épuiser. L’arène demanda la grâce unanimement et la présidente ne se fit pas prier. Bravo ! N’en déplaisent aux irréductibles pisse-froids.

La lumière ira donc sur Colombo mais elle aurait pu aller sur Clemente tant sa prestation fut volontaire et digne. On vit trop brièvement au capote ses bonnes manières; par la suite il lui fallut batailler à la muleta pour tempérer et dominer la caste de ses deux adversaires. C’était parfois un peu beaucoup pour le jeune bordelais mais on ne contestera pas son engagement, sa volonté de faire les choses bien et dans l’ensemble une prestation digne qui l’honore : sa réussite à l’épée en étant un des gages. Il aurait pu couper une seconde oreille à son second passage où son arrimon toucha les tendidos mais la pétition resta minoritaire. Une occasion manquée peut-être mais aussi une manière de dire aqui soy yo ! C’est la dialectique du verre à moitié plein ou à moitié vide…

Grande tarde de Colombo animateur né qui connecte avec le public et notamment avec les jeunes spontanément. Il brilla aux banderilles c’est son fonds de commerce, mais aussi à la cape avec un quite por zapopinas de derrière les fagots. Mais c’est avec « Almirante » que Colombo s’est grandi lors d’une faena complète, mettant en valeur les qualités de ce grand toro dans de longues séries animées, menées des deux côtés, dans le rythme parfait. Pas de trucage, pas de vulgarité, pas de cinéma pour obtenir la vie sauve pour son adversaire. Il le fit dans les règles, avec maîtrise et retenue. Il fut d’ailleurs chaudement remercié par l’éleveur qui sait de quoi il retourne.

Jorge Martinez c’est aussi une bonne surprise, vert encore il est vrai pour ce genre d’affrontement qui demande des nerfs d’acier. Le murciano a un concept original du toreo mené par Ruiz Manuel, il cherche comme lui le graal du toreo c’est-à-dire le temple, la lenteur, la douceur. Mais s’il n’atteint pas ces sommets réservés à une petite élite, il eut des moments dans ses débuts de faena notamment où il s’en approcha. Sa maladresse à l’épée le priva de tout espoir de récompense.
Ainsi s’achève une féria exceptionnelle où tous les jours eut son lot de satisfactions. Il y a ici de nombreux sujets de réflexion pour les organisateurs français : choix des ganaderias et des toros, montage des cartels, animations des tardes. Le succès populaire est allé de pair avec le succès artistique. C’est bien! Tout cela on le doit à Joxkin cheville ouvrière de ces trois jours qui a bien mérité de sortir en triomphe.
Un férion !
Pierre Vidal

Tristán Barroso prendra l'alternative à la prochaine Feria du Pilar à Saragosse après n'avoir pas pu le faire à Dax en raison de sa récente opération à l'épaule après l'accident subi à Mont de Marsan.Barroso recevra son doctorat d' Enrique Ponce, qui accordera l'alternative en présence d'Emilio de Justo et avec des taureaux de Juan Pedro Domecq.
Plaza de toros de Azpeitia. Deuxième de la Feria de San Ignacio 2024. Casi lleno.
Toros de Ana Romero, bien presentés, exigeants, encastés.

DIEGO URDIALES, blessé.

• DANIEL LUQUE, oreille, oreille et oreille

• BORJA JIMÉNEZ, ovation et saluts et ovations et saluts.
Diego Urdiales est passé à l’infirmerie victime d’un coup de corne dans la poitrine -sans que la corne n’ait pénétré en mettant à mort le premier toro. IL a été transporté à l’hôpital de Saint Sébastien avec une côte cassée par le coup et trois autres fissurées.
Le banderillero Juan Contreras a salué.
« Quand il y a de la caste on ne s’ennuie jamais » assurait à l’issue de cette course angoissante et prenante, dans un Français impeccable, mon voisin le président du club Cocherito de Bilbao, doyen mondial des clubs taurins. En effet, la vigueur des toros d’Ana Romero, le danger qu’ils ont fait peser sur la tarde humide et la grande maîtrise de Daniel Luque n’auront laissé personne insensible.
Fidèles à leur type, les toros d’Ana Romero tous gris, homgènes, ronds et petits, amrmé courts mais pointus, inexistants sous le peto, ont fini à màs, bouches fermées, cherchant la faille sous les leures qui étaient présentés, tous vendant chèrement leur peau.
Diego Urdiales était venu ici en voisin de sa Rioja et il fut accueilli comme dans son jardin. Mais il eu du fil à retordre avec le premier auquel ii ne sut imposer sa loi. Sur le recul toute la faena, il fut même poursuivi jusqu’à la barrière sautée in extremis. Diego qui après l’avoir tenté ne put rien construire de cohérent eut du mal à concure. A la troisième tentative, le toro le prit à la hauteur de la poitrine et l’envoya bouler sur le sable gris. Visiblement, l’intention du fauve était criminelle: une dernière fois l’animal avait voulu éliminer son adversaire après le corps à coprs terrible auquel ils s’étaient livrés. Il y eut des minutes d’angoisse car on ne savait pas la gravité de la blessure. Il semble qu’en définitive elle soit limitée: la corne n’ayant pas pénétré… mais l’intention y était…
Luque, avec beaucoup de sécurité acheva le toro de Diego et partit pour une sorte de marathon puisqu’au total il aura tué quatre toros -celui d’Urdiales compris. Il le fit avec une déterminantion et un officio qui lui valurents tous les suffrages. D’un calme olympien, envisageant toutes les issues de ces duels à hauts risques, attentif à ces derrotes inattendus et maîtrisant cette caste pas toujours claire, il fit aussi le spectacle ne se contentant pas « d’assurer » dans un toreo défensif, ce qu’il aurait pu légitimement faire. Ce furent des faenas animées mais posées sur des bases solides. Il tua bien ses trois adversaires et se tailla un nouveau succès sur cette piste basque où il aura coupé 5 oreilles en deux jours.
Vert encore on l’aura bien mesuré le jeune Borja Jimenez venu là précédé d’une réputation flatteuse mais qui ne put ni dompter ni contraindre cette caste maligne. Il fut assez inégal à ses deux passages, volontaire et engagé certes mais souvent sur le recul, parfois même désarmé. A l’ épée, il ne brilla pas non plus. Un coup pour rien du côt de f’ambitieux andalou…
Après les délices sucrés des artistes la veille, on vit donc l’acidité d’un combat, où l’intelligence humaine -celle de Luque- s’imposa sur la force brutale des Ana Romero. Un autre aspect de la tauromachie, le combat, succédant à l’esthétique…
Pierre Vidal
