Mont de Marsan. 4ème corrida des fêtes de la Madeleine. Llleno de no hay billetes..
6 toros d’El Parrelejo.
JUAN ORTEGA, silence et silence
ROCA REY, ovation et saluts après pétition et applaudissements

CLEMENTE, ovation et saluts après pétition et applaudissements
Andrés Roca Rey a brindé son premier toro à Thomas Dufau.
Clemente a brindé son premier toro à Juan Bautista.
Grande bronca finale.


Le Plumaçon était plein comme un oeuf comme au bon vieux temps: celui de la revente des billets si précieux, des toreros croisés le soir au Sablar ou aux Pyrénées. C’était un temps d’engoument pour les vedettes et je me rappelle par exemple de l’émoi causé par la venue de Paco Ojeda. Aujourd’hui la rock star, Roca Rey, fait l’objet de curiosité plus que de passions. Il est vrai qu’en piste depuis quelque temps (Séville, Madrid, Pampelune) c’est la disette péruvienne.
Si la corrida cinq étoiles a été un vrai succès commercial elle a été aussi un véritable échec artististique -comme la novillada du matin. La présentation était contestable et elle fut d’ailleurs contestée par moment, car inégale et pas suffisament défendue pour être crédible. Quant au comportement il faut appeler les choses par leur nom un manque de caste global ajouté à une faiblesse congénitale a rendu l’après-midi décevante, ennuyeuse ou pour dire mieux frustrante.

Juan Ortega a été l’ombre de lui-même devant cette absence de combativité et il ne s’est même pas exprimé à la cape son point fort. Passons sur ses épées toutes défaillantes (ses camarades de cartel ne firent guère mieux).

Très attendu, Roca Rey a fait un effort limité et ce qui faisait son charme: son entrega, sa fraîcheur ont été absentes au cours d’une après-midi routinière où une fois encore il semblait ailleurs. On était loin du pathétisme de « Tardes de Soledad » : dans une sorte de démonstration prudente dont le meilleur fut un quite -en réponse à Clemente- très complet enchaînant des gaoneras, taffalleras, chicuelinas et faroles. C’était sans doute compris dans la démonstration… Il débuta le second à genou -brindé au public- le fit passer par devant et par derrière au petit trot sans créer le frisson. Le toro allant à menos, il tira le rideau, tuant d’une entière desprendida.

Par son entrega Clemente a réveillé les tendidos. On voyait qu’il avait envie et… peu importe la médiocrité de l’opposition. Deux débuts de faenas animées et avec sa marque: cette élégance qui ne le quitte jamais en piste; son sens du temple aussi et surtout sa recherche de la vérité en s’exposant avec générosité. Mais tout cela dura peu car ses deux opposants allant à menos l’émotion retomba et les deux travaux du girondin parurent anodins durant trop longemps.
En fait peu de chose à dire sur une après-midi sifflée par le public -une fois les toreros sortis- car dominée par « le vide et le rien »*.
Pierre Vidal
*Cf. « Le vide et le plein » le chef d’oeuvre de Nicholas Bouvier, écrivain voyageur.
photographies Bertrand Caritey
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