Madrid le 9 juin. Corrida placĂ©e sous le haut patronage de l’Infante Elena.
Mano a Mano entre Sébastien Castella, lilas et or. Ovation, silence et silence et Fernando Adrian, blanc et argent. Oreille,silence, oreille, Puerta Grande
lleno de no hay billetes ( 13Úme édition de cette San Isidro).
Beau temps, sans vent, 25°.
Toros de Garcigrande les 1,2,4,5,6 et de El Pilar le 3.
Poids moyen de 545 kg Ă l’exception notable du sixiĂšme, 597 kgs et 5ans et demi.
Comment aborder cette chronique autrement qu’en dĂ©nonçant une fois de plus la faiblesse , le manque de force et de race des toros et tout particuliĂšrement les fragilitĂ©s des antĂ©rieurs (les mains des toros) pratiquement Ă chaque animal. Le pire ayant Ă©tĂ© le toro de chez Fraile, d’El Pilar, qui cumulait tous les dĂ©fauts, mansedumbre, dĂ©castĂ©, faible, derrotant, fuyard etc..
Et si au lieu de se répéter à propos des lacunes des 3,4 et 5 on disait deux mots agréables sur le 1 qui échut à Castella?
Pas bien joli ce colorado claro mais le maestro qui l’a tout de suite jaugé a demandĂ© Ă son picador de ne pas forcer la dose de fer. Castella est un trĂšs grand capotero et distribue avec suavitĂ© et rythme des natuelles bien conclues par une larga magnifique.
Adrian vient au quite et montre que lui aussi, par chicuelinas et tafalleras il sait parler « toro ».
La faena de muleta est trÚs élégante, initiée à gauche avec changement de main.
CitĂ© de loin et de face les muletazos de SĂ©bastien castella sont trĂšs doux, mais autoritaires dĂ©montrent Ă quel point le matador français est poderoso. Avis, echec Ă l’Ă©pĂ©e, c’est rare mais ça arrive aux meilleurs.
Le second, pour Fernando Adrian est reçu Ă genoux, largas afaroladas six fois de suite et le public, Ă©trangement ne bronche et n’applaudit que lorsque le matador se relĂšve. Le toro se couche sur le flanc tout seul, Adrian insiste et torĂ©e de verdad, faisant plusieurs fois passer l’animal dans son dos et termine, imitant Castella Ă son premier par un desplante dans les cornes, les outilsjetĂ©s loi derriĂšre lui. Final par Bernadinas, le toro va a mas, on se sent mieux , on espĂšre pour la suite, grande Ă©pĂ©e et OREILLE.
les trois suivants seront des invalides, le troisiĂšme dont hĂ©rite le malheureux SĂ©bastien est bien banderillĂ© par JosĂ© Chacon deux fois et il doit saluer, trĂšs justement. Pour le reste, soseria. Le bicho derrote, donne des hachazos Ă hauteur d’homme…Faena impossible charge brouillonne, Pinchazo, entiĂšre et descabello.
SifflĂ© Ă l’arrastre. Le suivant un Garcigrande tout noir et pas vilain mais invalide qui tombe plusieurs fois, bien que peu piquĂ©.
Le 5Úme, pour Castella, un joli noir de 4 ans nommé Pistolero va t il nous enchanter ?
D’une noblesse infinie, mais si dĂ©castĂ© et faible que Castella doit lui laisser de longues poses entre les passes. Le toro avait la bouche ouverte dĂšs son entrĂ©e en piste, le final laisse des regrets, avec un poil de hardiesse c’aurait pu ĂȘtre un toro intĂ©ressant. Mais rien, non, rien de rien, trois muletazos, une pose de 2 minutes, trois muletazos, et une Ă©pĂ©e en se mouillant les doigts, le toro plonge sur le sable , lamentablement.
Vint le 6 Úme, LE toro de la tarde, un grand Garcigrande de 597 kgs et presque 6ans, fort, charpenté, qui dura , lui, bien fait, hechuras parfaites. Adrian devait triompher avec lui et joua le tout pour le tout, ce qui lui réussit puisque , coupant une belle oreille parfaitement méritée il obtint la sortie par la Puerta Grande.
J’aimerais savoir au cours de cette San Isidro sur les 125 toros combattus, combien ont mĂ©ritĂ© de rester dans nos mĂ©moires de 2024, un Santiago Domecq, un Victoriano del Rio, Dulce pour Borja Jimenez et deux ou trois autres, c’est peu, non?
Jean François NeviÚre