Ad majorem Dei Gloriam disait Saint Ignace, Ad majorem Tauri gloriam, dirons-nous.

75%, temps gris et chaud

Diego Urdiales : Bleu nuit et or : salut au tiers petite ovation, et 2 oreilles

Daniel Luque : Framboise et or, 1 oreille et Vuelta al ruedo

Diego Carretero : Fuchsia et or, silence et silence

On ne va pas ergoter, les toros qui ont laissé leurs oreilles auraient pu les garder et c’est bien grâce à la science aisée des deux matadors qui les ont gardés dans leur muleta que les choses ont pu se passer aussi bien, exception faite, peut- être, du toro que des oreilles. Urdiales en construisant une faena élégante et templée… Mais les deux oreilles avec un toro aussi noble et sans aspérité… bon.

Le reste était tellement sans force, sans charge sans surprise, distrait le 6eme, deslucido le 3éme, et fade le 1er. On regrettera beaucoup que ce qui semblait être une grande épée de Luque à son second n’ait pas permis au torero de Gerena de couper une seconde oreille.

Urdiales a été très bien à son second, lié, templé, il faut dire que le toro, d’une noblesse infinie, l’y a grandement aidé. Pour ce qui est de la présentation pas grand-chose à dire, les Santa Coloma ont toujours leurs jolies têtes de souris grises ; là, il leur manquait un peu de cornes.

A son premier, Urdiales a toré de loin, a refusé la musique avec raison se rendant compte que le toro tomberait, après une seule puya.

Le matador sera désarmé filera deux pinchazos à ce mauvais bicho et le tuera d’une entière contraire.  A l’arrastre le toro recevra quelques pitos et le matador sera appelé à saluer au tiers avec une petite ovation en prime. Le silence aurait suffi.

On ne reviendra pas sur sa seconde actuation avec le meilleur toro de la tarde, plus long, mieux armé, très très noble et qui, lui, ne tombera pas.

Daniel Luque hérite d’un deuxième du même tonneau, joliment fait, la réception par véronicas est belle et à la pique (mono bien entendu) les flutiaux sifflotent et on sait ainsi qu’on est au Pays basque. Luque donne un quite par chicuelinas, et le toro tombe et roule sur lui-même.   La seule façon de toréer cet animal c’est de le garder à mi-hauteur, et dès qu’il baisse la muleta Luque n’a plus d’adversaire : il est par terre.  Grand art de Daniel Luque : il fait ce qu’il faut et le toro reste debout.  Entière contraire un peu trasera, oreille.

Son second, le 5eme a une jolie tête mieux armée, le poids ne change pas, toute la corrida avait 4 ans et demi et pesait 500kgs, Daniel Luque se dit qu’il va rattraper son retard sur Urdiales et lui couper une oreille.  Tout va dans ce sens, début par deux belles séries proches, la faena est bien construite et transmet.  Le toro perd un peu de sa charge naturelle et le matador avance sa muleta, va chercher le toro qui répond bien à l’invitation.  De ce fait, Luque ose en final de belles luquesinas. Une grande épée, un peu trasera et qui ne suffit pas…Ovation et vuelta.

Diego Carretero a tiré les mauvais numéros, son premier était deslucido au possible et le sixième après un peu d’espoir a commencé à se montrer distrait, final avec épée qui semble bonne mais tarde tarde ..

José Manuel Mas a salué aux banderilles.

Joaquin Murteira Grave qui assistait à la corrida a très astucieusement déclaré que sa corrida, pour répondre aux exigences du public de l’Espagne du nord et de la France était une corrida  à fortes têtes et au caractère bien trempé !

On verra donc ça demain ! Suerte !

Texte Jean François Neviere

Photographies Bertrand Caritey