Deuxième corrida de San Fermin, Pamplona 8 juillet 2023. Lleno.

Toros de José Escolar

Fernando Robleño, Vert et Or blessure au premier muletazo.

Juan del Alamo Havane et Or,silence au torode Robléño qu’il a tué,. une oreille et silence

Borja Jimenez Blanc y Plata, ovation, ,  vuelta après un avis et silence.

Juan del Alamo relevant à peine d’une double cornada dans la cuisse gauche( deux trajectoires de 15 et 25 cm,à Coilmenar Viejo a couru ce matin l’encierro des pupilles de José Escolar.

Que locura ! Ce soir ça va sentir la poudre et dans cette arène où jamais le silence ne se fait , on va voir s’affronter trois toreros  de style différent, un torero »de Madrid », Robleño, un salmantin pur jus  très aimé aussi des arènes de Las Ventas,Juan del Alamo, et un andalou d’Espartinas ( Séville)Borja Jimenez.

Les deux derniers cités viennent de s’affronter dans la Copa Chenel lors de la demi-finale à trois , dont étaient sortis vainqueurs Juan Del Alamo et Isaac Fonseca , éliminant ainsi Borja Jimenez.  La suite on la connait, Juan Del Alamo a été très durement pris par son premier toro et c’est Isaac Fonseca qui remporta la Copa Chenel après avoir assumé glorieusement ( lui-même blessé au genou) la lidia de six toros !

L’origine Albaserrada – Saltillo des fauves de José Escolar Gil est une garantie de complexité et de difficultés à soumettre ces toros, souvent gris sombre , avec des armures redoutables ornant leur petite tête.

L’impatience est grande   de voir ce qu’il ressortira de cette corrida, que Dios reparta suerte !!!

1er toro :Cumplidor, negro, 595 kg né en avril 19, pour Fernando Robléño.

2éme toro :Casillero Cardeno,550 kg né en novembre 17, pour Juan Del Alamo.

3ème toro :Camorristo negro, 555 kg né en avril 19, pour Borja Jimenez.

4ème toro : Chupetero negro  545 kg né en janvier 18,pour Robleño

5ème toro CartoneroNegro de 605 kg né en  mai 19, pour Juan Del Alamo.

6ème toro Cossejero : Cardeno de 540 kg né en avril 19, pour Borja Jimenez

Il n’y aura pas grand-chose à décrire ni a dire de cette corrida extrêmement dure n’offrant pratiquement aucune option aux toreros vaillants qui avaient accepté de se mettre devant. Le 1 et le 6 étaient absolument intoréables et on a beau aimer les toros toros on espère tout de même un peu de noblesse ou de bravoure  de la part de ces bêtes sauvages d’une autre ère.   Le malheureux Robleño n’a pas eu le temps de démontrer quoi que ce soit puisque son premier l’a envoyé à l’infirmerie avec deux cornadas une superficielle et l’autre  profonde de 8 cms affectant la fémorale.

Juan del Alamo tenta de bricoler deux passes et en homme d’honneur exécuta  le porteur de poignards verticaux qui venait de blesser son .compañero.

En seconde position ce fut Borja Jimenez qui prit son tour d’avance et courageux  , que dis je , téméraire il alla à la porte du toril recevoir Camorristo qui mit un temps infini à sortir , ce qu’il fit en bondissant , entrant a fond dans le caoite envolé du matador agenouillé .  Un premier miracle, dans le callejon son frère Javier et Espartaco palirent de frayeur. Le toro cherche l’homme, et le grand José Chacon  s »emploie et place le toro au cheval, mon Dieu que ce  torero est utile et sûr ; Le toro est parado, il reçoit plus qui n’est chatié par deux piques et l’excellent CUrro Robles pose deux bonnes paires de banderilles à ce tueur potentiel.

Brindis au public, la peur rôde, le torero risque sa peau à chaque  tentative de passe, de près ou d’à peine un peu plus loin c’est-à-dire toujours à portée de corne.Pinchazo, Entière basse,Ovation .

Au 4ème qui porte lui aussi des pitons terrifiants il prend le toro dans son capote et on espère , le voyant humilier un peu que quelque chose sera possible. Juan del Alamo essaie un quite.. en vain.Jos » Chacon, encore lui pose deux grandes paires de banderilles, mais à Pampelune on a autre chose à faire qu’à obliger les banderilleros à saluer.Deux séries droitières despacioy templando, mais c’est tout.  Le fauve refile un puntazo interne à la cuisse droite du matador.  A gauche ? Rien.

Pinchazo, une demie, avis, descabello…

L’ordre de sortie des toreros est changé à cause de la blessure interne de Borja Jimenez.  Brindis à la casa de Misericordia.  A gauche le jeune homme d’Espartinas  torée avec le pico en gardant le toro près de lui, il y a de l’émotion dans ce geste qu’on pensait impossible, hélas à l’acier c’est un vilain pinchazo en prenant la fuite et une fois l’épée entrée Borja se précipite au centre  et reçoit une ovation, d’où petite petite pétition d’oreille, et devant l’absence de réponse du palco il s’octroie une vuelta. Après tout, son courage au feu justifie cette minute de gloire.

Juan del Alamo a été l(homme du jour, vite débarrassé du premier toro, il entama le 3ème par des capotazos très ouverts, laissant l’immense armure deCasillero, un vieux Santa Coloma ( plus que Saltillo physiquement parlant) entrer dans son capote magnifiquement ouvert, du grand art, Le toro humilie  il ne faudra pas faire durér la faena mais on sent  que quelque chose est possible et le torerode Salamanque a la justesse et la lenteur qu’il convient de proposer à ce toro super armé  et malin, son àage expliquant cela.

A gauche  c’est très beau, Juan del Alamo aime ce qu’il fait et soumet deux fois le toro en mettant un genou en terre, desplantes totalement justifiés. Le toro est encasté, compliqué mais se rend et reçoit du maestro un grand coup d’épée  efficace, ce qui déclenche une pétition d’oreille quasi-totale et celle-ci tombe du palco, amplement méritée. Le toro est emporté par les mules sans être applaudi, c’est dire que même en laissant une oreille sur le sable, ce lot d’Escolar a fait trembler les gradins sans les convaincre.  Juan del Alamo avait l’air serein, ces hommes là sont faits d’une autre farine…

Le 6ème est un monstre qui ne pense qu’a trouver une porte ou à sauter dans le callejon, il est très haut, très violent, fait une vuelta de campana, Juan del Alamo essaie deux ou trois trucs, l’animal est parado, refuse tout.

Sans regret Juan prend l’épée de mort et la place entière, dans le toro arrêté.

Ce fut dur, très dur ; et il fallait être sacrément courageux pour aller devant ces fauves .

A noter : dans le public du callejon el Fundi, Espartaco, Javier Jimenez, Roman, et Isaac Fonseca, des toreros qui savent ce qu’est un toro dur.

Jean François NEVIERE