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Réaction du député PS du Béarn David Habib sur twitter à la lecture de la seconde mouture du projet d’Aymeric Caron:
Vous n’êtes qu’un hypocrite Monsieur “@CaronAymericoff. Vous avez retiré de la 2ème version de votre PPL l’interdiction des combats de coqs à la demande expresse de vos collègues LFI du Nord ! C’est vrai, vous n’êtes pas dans la posture mais dans l’imposture !”
Voilà une position courageuse du député béarnais David Habib qui a toujours été déterminé et très clair. Il sera un de nos meilleurs alliés dans cette dernière ligne droite.
100 jeunes de villes et villages de tradition taurine, de l’Union Jeunesse Taurine Française, Union des Jeunes de Provence et du Languedoc et Collectif « Touche pas à mes passions », s’opposent à la proposition de loi d’Aymeric Caron qui vise à interdire les courses de taureaux et appellent les députés à voter contre, au nom de la défense des traditions.

Voici leur tribune : « Nous, jeunesse taurine du Sud de la France,
Attachés aux valeurs de la République Française de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, prenons la plume aujourd’hui pour faire part de notre colère après l’annonce faite par Monsieur Aymeric Caron, de vouloir déposer une proposition de loi visant à interdire les courses de taureaux.
Nous, jeunesse issue de 100 villes et villages de tradition taurine, nous élevons contre ces attaques qui vont à l’encontre même des principes de notre République Française. Nous réclamons le droit à l’enracinement et à la préservation de nos identités régionales. Contre l’État centralisateur, contre la suppression des cultures locales, contre la standardisation et la globalisation des modes de vie, et pour la préservation des exceptions culturelles !
Filles et fils de territoires de culture taurine, nous avons grandi autour du culte millénaire du taureau. Nos arrières grands-parents, nos grands-parents et nos parents nous ont transmis ces valeurs. Nous y avons puisé l’amour profond pour nos régions, nos terroirs, nos paysages et nos coutumes. Notre culture n’est pas le fait de quelques arriérés moribonds, elle est vivace, dynamique, portée par des jeunes qui vivent pleinement dans leur temps et sont conscients des enjeux écologiques de l’époque. Nous n’avons pas de leçons à recevoir en matière de respect de nos écosystèmes et de nos taureaux de la part d’hommes politiques urbains, élus d’arrondissements parisiens ou de régions qui ne connaissent rien à nos modes de vie et à nos traditions.
Chez nous, le taureau, quel qu’il soit, est Roi. Il vit libre et meurt en combattant. Nous lui refusons une mort anonyme, clinique et mécanisée. Nous lui offrons de mourir comme il a vécu : en combattant. Le seul moyen pour l’homme de mettre à mort cet animal sacré, c’est de mettre sa propre vie en danger.
Chez nous, le taureau, quel qu’il soit, est Roi. Il vit libre et meurt en combattant
Nous pouvons concevoir que cela échappe totalement à une société hors-sol, qui veut cacher la mort et ne connaît plus rien des animaux non-domestiques.
Qu’elle souhaite en revanche interdire tout ce qui ne lui ressemble pas et aplanir le réel pour effacer toute différence culturelle, nous ne nous y résoudrons pas.
Le taureau permet dans le Sud de la France de préserver des écosystèmes rares. Il est le garant de l’équilibre environnemental de nos territoires.
À l’heure où notre planète s’embrase et où l’urbanisation à outrance menace dangereusement la ruralité, la tauromachie a un rôle majeur tant sur la préservation de la biodiversité que sur le respect animal. Pour un taureau, c’est 2 à 3 hectares de terres sanctuarisées. Interdire les courses de taureaux, c’est éliminer une race millénaire et avec elle, les milliers d’hectares (plus de 30 000 en France préservés par le mode d’élevage extensif nécessaire à nos taureaux).
Enfin, chez nous, l’économie du taureau est indispensable à la santé économique de nos territoires. Elle fait vivre nos agriculteurs, nos jeunes, nos cafetiers, nos restaurateurs et hôteliers. Elle représente des milliers d’emplois et près de 100 millions d’euros de retombées sur les territoires taurins du Sud de la France.
Qu’il soit landais, camarguais ou de combat, c’est cette culture centenaire qui continue de rassembler en masse des millions de passionnés dans nos villes et villages (2,5 millions par an).
Nous ne sommes pas des barbares à civiliser ! La société française évolue, avec dans cette évolution, l’avènement d’une intolérance chronique aux différences culturelles, ethniques ou religieuses. Monsieur Aymeric Caron qui souhaite déposer cette proposition de loi, avec la complicité d’associations animalistes plusieurs fois condamnées pour leur activisme irresponsable, fait partie de ces gens nourris à l’intolérance. Il souhaite universaliser son mode de vie, ses options morales, ses convictions personnelles. Nous le répétons avec force : les jeunesses du sud ne se laisseront pas dicter leurs nouvelles mœurs par ces ayatollah de l’animalisme.
La tauromachie est vecteur d’intégration rassemblant la population sans distinction d’origines géographiques, sociales et de générations
Les traditions taurines dans le Sud de la France sont légales, constitutionnelles et constituent une part immense de nos identités régionales, du Sud Est au Sud Ouest.
Dans un sondage réalisé par l’IFOP pour Sud Radio en juin dernier, les habitants des villes taurines ont plébiscité la corrida. L’enquête menée auprès de la population des communes disposant d’une arène de première catégorie, soit Arles, Bayonne, Béziers, Dax, Mont-de-Marsan, Nîmes et Vic-Fezensac, est nette. 78% des habitants considèrent que la corrida fait partie de leur patrimoine culturel, 72% que les corridas ont toute leur place dans leurs fêtes, 71% sont opposés à toute mesure d’interdiction. Aymeric Caron, né à Boulogne-sur-Mer, si loin du sable de la première arène, est donc prêt à amputer des millions d’habitants du Sud de la France de leur identité, au nom d’une idéologie déconnectée de la réalité.
La tauromachie promeut des valeurs essentielles, comme la solidarité, le lien intergénérationnel, l’enracinement, la défense d’écosystèmes exceptionnels ou encore l’abnégation, dont notre société à tant besoin. Dans une France qui perd ses repères, et tend à se plonger dans un individualisme mortifère, vouloir mettre fin aux traditions taurines fédératrices de millions de passionnés dans le Sud de la France est inacceptable. La tauromachie est vecteur d’intégration rassemblant la population sans distinction d’origines géographiques, sociales et de générations.
Pour nous, tolérer cette nouvelle attaque à l’encontre de la corrida aujourd’hui, c’est laisser la porte ouverte demain à la remise en question des traditions camarguaises et landaises. Et nous savons bien que les animalistes ne s’arrêteront pas à la corrida. Les tauromachies, toutes les tauromachies, forgent l’identité de nos territoires.
Nous, 100 jeunes de villes et villages de traditions taurine, réaffirmons notre fierté d’appartenir à une si belle et riche culture, dans toute sa diversité. Nous ne vous demandons pas de nous aimer, mais simplement de nous laisser le droit d’exister tels que nous sommes sommes : avec nos différences et notre identité propre. Nous appelons ainsi les députés de tous bords, qu’ils soient à gauche de l’hémicycle, au centre, ou à droite, à se mobiliser pour la défense de nos libertés régionales, des libertés individuelles, de nos traditions et de notre histoire. »

Le Conseil Départemental 64, Pyrénées Atlantiques (Parlement de Navarre) et la Région Paca (Provence Côte d’Azur) ont voté à une très large majorité deux motions de rejet de la PPL Caron. Ce sont des bonnes nouvelles dans un avenir tout de même inquiétant si l’on voit la tournure des débats et l’écriture d’une seconde mouture de la PLP par Caron sans doute rassurer ses soutiens et être plus efficace dans sa démarche et se donner le plus de chances possibles d’aboutir -malgré son impopularité personnelle. Ainsi l’interdiction des combats de coq qui aurait gêné certains députés des Hauts de France comme Quatenens lui-même a-t-elle été enlevée, dans la seconde mouture. Il faut raisonnablement s’attendre à une issue très incertaine contrairement à ce que pensent de nombreux aficionados et professionnels.
A noter par ailleurs que la presse fait feu de tout bois pour soutenir Caron, souvent en écrivant beaucoup de grosses bêtises: un récent article de “Géo” assure, mais oui, que “les oreilles et la queue sont coupés sur les toros encore vivants” et une enquête de France Info qui évoque un nouveau débat sur la tauromachie qui aurait fait 15 morts. Dans la campagne anticorrida menée par les médias dans leur ensemble (exception faite des quotidiens régionaux du sud: Midi Libre, La Dépêche, Sud Ouest) le service public se distingue par son parti pris pro LFI. Heureusement la redevance n’existe plus…
PV
L’acoso y derribo fait son retour aux Saintes Maries de la Mer…
Plus d’une décennie plus tard, l’acoso y derribo des Saintes Maries de la Mer fait son grand retour cette année sur la plage Est de la capitale de la Camargue.

Les 28 et 29 octobre prochains, les aficionados pourront à nouveau se réunir pour assister à un événement unique et exceptionnel. Une édition impulsée par la mairie des Saintes et par l’empresa des arènes, Peliz Organisation, et qui sera parrainée par le maestro Joselito en personne. « On a l’habitude de participer à des concours d’acoso y derribo. Mais de le faire sur la plage, en pleine Camargue, ce sera la première fois et surement un moment unique dans notre vie » a souligné Joselito lors de la présentation de l’événement en septembre dernier qui a tenu à saluer l’organisation de l’événement dans un cadre « extraordinaire ».
Pour accompagner les différentes équipes espagnoles, des Français ont décidé de relever le défi. Le ganadero Jacques Giraud et Renaud Vinuesa ont également concocté une équipe chacun pour essayer de rivaliser avec les spécialistes de la discipline.
Autre invité de marque, le jeune Marco Pérez, dont le nom est sur toutes les lèvres des aficionados, tientera un novillo le samedi 29 octobre au matin, accompagné par les élèves de l’école taurine d’Arles.
Un événement exceptionnel, pour des images gravées à jamais…
(Communiqué)

La nuit dernière je n’ai pas bien dormi, comme cela m’arrive de plus en fréquemment, une affaire de vieux disent mes filles…. Dans ce cas là j’écoute en relecture (replay en streaming pour les anglicistes) des émissions e France Culture.
Il n’y a rien de mieux pour se rendormir, soit « Le temps de l’histoire », soit « Les chemins de la philosophie » rebaptisés « avec philosophie » depuis le départ pour France Inter de la reine Adèle Van Reth. Au programme de cette nuit : « histoires de révolutions » pour la première et « Y a-t-il une philosophie politique de Nietzche ?» pour la seconde.
Oui mais voilà, avant d’éteindre la lumière pour un premier endormissement, je consulte tous les soirs, passion oblige, deux sites taurins, « Corrida Si » de mon ami Pierre Vidal, et « Mundotoro », l’officiel incontournable, une sorte d’Argus de la taureaumachie.
Tous les deux annonçaient que Morante, le génie de La Puebla, c’est sa ville, atteindrait les 100 corridas cette saison le 29 octobre à Ubrique, un exploit réservé aux plus renommés parmi les toreros.
L’après-midi, venant de terminer la lecture estivale de « L’éducation sentimentale » de Gustave Flaubert, j’avais parcouru dans « l’histoire de France pour les nuls », pour me remettre les idées en place, l’histoire des journées révolutionnaires de 1830, 1832 et 1848, évoquées par l’auteur.
La nuit étant propice à toutes les spéculations du cerveau, je n’ai bien sûr pu me rendormir durablement tant l’ébullition était active et un rêve vint donc à me réveiller. Le rêve de la corrida d’Ubrique avec Morante défilant (paseo pour les hispanisants) en compagnie de Nietzche et de Poutine avec Adèle Van Reth à la présidence et Gavroche en valet d’épée du génie de La Puebla.
Pourquoi Poutine avec Nietzche ? sans doute pour sa conception de l’homme russe supérieur à l’homme occidental, dévoiement de la pensée nietzschéenne comme l’expliquait l’émission de France Culture concernant la récupération faite par les Nazis des travaux du philosophe.
Pourquoi Gavroche ? Evidemment pour mes lectures et écoutes sur les révolutions, mais aussi peut-être à cause d’un dessin du Canard Enchainé paru cette semaine qui avait retenu mon attention à propos de l’affaire Bayou, celui-ci disant : « Jai la tête dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau ».
Pourquoi Adèle ? je dois en être amoureux, tout simplement.
Dans mon rêve la corrida se passa bien pour le Génie et pour le Philosophe mais beaucoup moins bien pour le Tsar qui fut embroché mortellement par son second taureau qui répondait au nom de Zelensquio, un jeune taureau de petit gabarit mais plein de fougue et dopé à l’otanine sans aucun doute.
Le public réclama la grâce du taureau, ce qui fut refusé par la Présidente Van Reth sur le motif que l’on ne gracie pas un taureau qui vient de tuer son matador, la logique n’étant pas respecté.
La polémique enfla car pour le public et les médias ce n’était pas un matador qui venait d’être tué, mais un ours.
C’est cette polémique qui me réveilla et m’apparut alors la lumineuse idée que la seule façon de se débarrasser véritablement de Poutine serait de lui envoyer Sandrine Rousseau….
Un étrange rêve pour une nuit étrange.
EXIR
30/09/22

Vernissage vendredi soir de l’exposition de peinture de la Semaine taurine Culturelle de Saint-Sever un programme très fourni sur lequelle nous aurons l’occasion de revenir et qui se terminera par un festival taurin suivi d’une novillada sans picador. Parmi les peintres présentés aux Jacobins Marco Sikora qui construit en silence une œuvre singulière et profonde avec pour cadre essentiel, mais pas exclusif, la tauromachie.

Nous avons rencontré Marco Sikora à quelques encablures du Guggenheim, un jour de « Semana Grande » de Bilbao. Il y avait chez lui ce sourire amical qu’il arbore en voyant un ami mais aussi ce regard distancié qu’il porte sur le monde en permanence. Pour Marco l’exposition de saint-Sever est importante car il se remet doucement de durs ennuis de santé.
-Je vais présenter tout mon amour pour la tauromachie. Notamment pour Juan José Padilla que j’adore. Ma technique c’est de l’huile sur toile, ou de l’huile sur bois. Il y a treize œuvres dont une qui n’est pas directement consacrée à la tauromachie et qui représente Sainte Sara car Sainte Sara m’accompagne tout le temps…
-Tu habites Vichy, une région non taurine -bien qu’elle ait été jusque dans les années 80-, pourquoi cet amour la tauromachie ? Cette source d’inspiration ?
-J’ai vécu dans le sud, sur Chateaurenard, J’ai tout de suite eu la passion des toros : de la course camarguaise et de la corrida. Le premier déclic que j’ai eu c’est Chamaco. Je me rappelle toujours d’une matinée inoubliable à Arles dans les années quatre-vingt : on était des milliers à remplir l’amphithéâtre, le matin, pour une de ses dernières novilladas. C’était fabuleux et ensuite je n’ai jamais arrêté.
-Qu’est-ce qui te plait chez un torero ? Qu’est-ce qui t’attire ? Qu’est ce qui te motive ?
-Tout me motive, en réalité. Rentrer dans une arène même si elle est vide ça me plaît, ça me donne des frissons. Quand elles sont pleines et que tout le monde agite le pañuelo, j’adore, ça me donne des frissons aussi. Quand je vois les faenas des toreros j’adore… Et tous ces gens qui défient la mort j’adore…
-Mais pourquoi cette fascination pour Padilla ?
-Parce que Padilla c’est je ne sais combien de cornadas ; il a perdu jmais son œil et il n’a jamais arrêté, il n’a jamais renoncé, il garde cette passion : travailler pour arriver. Un homme exceptionnel, un homme très gentil qui a d’ailleurs une toile de moi en remerciement il m’avait consacré un entraînement privé à Sanlucar de Barameda : il a fait sortir tout le monde un matin et nous sommes restés ma femme et moi avec Membru son péon. Il y tenait ! On était que quatre et il a fait son entrainement pendant une heure…
-Dans le monde taurin y-a-t’il un lieu de prédilection pour toi ?
-Evidemment : Sanlucar. Sans aucune hésitation parce que là-bas, ils ont la passion des toros jusqu’au bout.
-A Vichy, comment nourrir ta passion ?
-Ma passion à Vichy je la nourris facilement : j’ai des amis qui aiment beaucoup les toros, qui regardent les corridas télévisées. Je fais partie aussi de la « peña des volcans » à Clermont-Ferrand où il y a deux peñas et nous avons des réunions mensuelles. Donc je ne suis pas si éloigné que ça… avec la télévision, plaza toros ou Canal Sur, je vois des corridas toutes les semaines.
-C’est une des premières fois que tu vas exposer dans le cadre du milieu taurin, ton travail n’est pas forcément destiné à ce public…
-J’ai déjà exposé des toros à Arles dans les années quatre-vingt, dans certaines férias ça m’est arrivé, à Cavaillon et même en Haute-Loire à La Chaise Dieux. En général ç’est très bien reçu aujourd’hui ça le serait peut-être moins par un public non aficionado.
-Comment vois-tu l’avenir de la tauromachie ?
-L’avenir de la tauromachie ? Là par contre il me faut du Lysanxia [un anxiolytique (ndlr)] parce que ça craint, ça craint vraiment. J’ai l’impression, sans faire de politique, que devant une Assemblée Nationale chaotique, on peut se réveiller un matin du mois de novembre ou du mois de décembre dans une situation semblable à ce qui est arrivé à la Monumental de Mexico : on dira on a plus le droit d’y aller c’est fermé. Ca aura été voté.
-Tu vas faire une dépression, alors ?
Quelques rires dans l’assistance mais la réponse de Marco est triste et sérieuse :
-Peut-être, peut-être… j’en serai malade c’est sûr. C’est sûr.
Itw Pierre Vidal


Voici la lettre que Josette A, ancienne enseignante, aficionada récente et occasionnelle qui n’habite pas une région taurine vient d’adresser à sa députée à propos de la la proposition de loi Aymeric Caron:
Madame la députée,
Votre collègue, le député Aymeric Caron a décidé de déposer une proposition de loi visant à modifier le code pénal.
Si cette P.P.L recueillait une majorité de voix, cela entraînerait l’interdiction de la corrida en France.
En tant que citoyenne aussi responsable que ceux et celles qui encouragent et soutiennent le député Caron, je vous demande de prêter une attention toute particulière à ce sujet qui dépasse la sensibilité et la morale.
Voter ce texte, c’est d’abord une atteinte grave à la liberté de chacun et à la diversité culturelle.
C’est rayer de la carte de notre territoire national les régions de tradition taurine.
C’est aussi ne pas craindre de sombrer dans le contresens pur et simple ; sauf à interdire toutes les autres activités qui mettent en oeuvre les morts d’animaux, à commencer par la pêche et la chasse.
Pourquoi des foules de personnes qui ne sont ni assoiffées de sang, ni perverses , assistent-elles à des spectacles de corridas ?
Pourquoi des grands-parents y conduisent-ils fièrement leurs petits- enfants ?
Il n’appartient pas à la loi de s’en mêler en interdisant ce qui ne manquera pas de ruiner l’économie ( pas seulement taurine ) d’une partie du territoire français.
Je vous prie d’agréer, Madame la députée, l’expression de mes sentiments profondément attachés à la culture de la France.
Le 16 septembre 2022

Les corridas de taureaux en France sont interdites sur l’ensemble du territoire sauf dans les villes où une tradition taurine ininterrompue peut être prouvée, par exception à la loi Grammont de 1850, loi destinée principalement à protéger les chevaux de guerre, très maltraités à cette époque.
A ce propos on peut se demander pourquoi les « animalistes » ne tournent pas leur regard vers les mauvais traitements infligés aux chevaux de course ou de concours hippiques tout au long de leur carrière : Mors dans la dentition les faisant souffrir à chaque commande du cavalier, éperons, cravaches, …plus de 10 ans de mauvais traitements en moyenne.
Le cheval, « la plus belle conquête de l’homme », cela veut tout dire. En une quarantaine d’années de fréquentation assidue des arènes ibériques et gasconnes je n’ai jamais vu le moindre cheval de picador se faire tuer ou même blesser sérieusement par un taureau, alors qu’une fréquentation très épisodique des champs de course m’a permis de voir des chevaux tués après chute au franchissement de haies, ou par crise cardiaque à l’arrivée de courses de galop, sans doute trop poussés à la cravache par leur jockey, ou bien trop « chargés » de produits illicites.
Vouloir interdire les corridas en 2022 c’est donc déjà fait depuis 1850, sauf par dérogation à la loi pour quelques villes du sud de la France qui ont pu prouver une tradition taurine ininterrompue.
On se souvient du combat juridique homérique du Bordelais, Mr Mounic de Sallebeuf, le nom ne s’invente pas, dans les années 80, pour prouver cette tradition permettant d’ouvrir les arènes de Floirac.
Ces villes « tolérées » se trouvent toutes au sud de trois lignes « historiques » : La première ligne est celle tracée sur la carte de France qui relie la grotte de Lascaux à celle de Cosquer, et qui atteste la tradition immémoriale des taureaux dans le sud de la France. J’ai assisté il y a quelques temps à une conférence passionnante donnée par un ancien directeur du site des grottes de Lascaux qui montrait, photos à l’appui, la similitude zoologique des taureaux de Lascaux avec ceux combattus de nos jours dans les arènes.
La deuxième ligne est celle qui délimitait la langue d’oil et la langue d’oc. La troisième ligne, moins connue, est celle qui séparait sous l’ancien régime l’application d’un droit coutumier, au nord, et l’application d’un droit écrit d’origine romaine, au sud.
Au nord donc des gens parlant et appliquant une justice coutumière issue de barbares, les Francs, au sud des gens policés parlant l’occitan d’origine romaine, appliquant une justice raisonnée, jouant avec les taureaux au cours de fêtes votives. Telle était la France de l’ancien régime.
Et puis le siècle des Lumières est arrivé et avec lui le concept de tolérance si bien défendu par Voltaire et les philosophes tels Diderot, d’Holbac, Beccaria, Helvétius, … La France moderne, issue de la Révolution, elle-même issue des Lumières, a mis ce concept de tolérance parmi ses valeurs fondamentales. Sans tolérance il n’y a pas de liberté, pas d’égalité, pas de fraternité.
La Révolution a unifié un droit commun à tous les français, du nord comme du sud, la fameux Code Civil édicté par Napoléon mais dû à Cambacérès, Portalis, Treilhard, et autres juristes révolutionnaires ayant rédigé une savante synthèse de la coutume du nord et de l’écrit du sud.
Nous parlons tous maintenant la même langue, le français, étrange mélange des langues d’oil et d’oc, enrichi de mots d’origine grecque pour faire savant. Nous avons même pris comme hymne national un chant révolutionnaire composé par un homme natif du Jura à la gloire des révolutionnaires de Marseille venant sauver la Révolution sur le front de l’Est.
Nous « faisons nation » comme on dit de nos jours. Alors pourquoi ne pas tolérer que 56 villes du sud de la France organisent des corridas ? Si les Parisiens ont le droit d’aller voire souffrir pour leur plaisir des chevaux à Longchamp, Auteuil ou Vincennes, pourquoi les Nîmois ou Montois n’auraient-ils pas le droit d’aller voir combattre les taureaux ?
Si les Dacquois ou Arlésiens tolèrent que les Bretons ébouillantent les homards vivants et que les Normands aillent voir des chevaux mourir au polo de Deauville, par embolie cardiaque, pourquoi n’auraient-ils pas le droit d’aller assister à la prise de risques énormes d’un homme face à une bête fauve ?
Si les juifs et les musulmans ont le droit de faire procéder à des abattages rituels en tranchant la gorge des animaux, laissant écouler le sang jusqu’à ce que mort lente s’en suive, pourquoi les Bayonnais et autres Vicois n’auraient ils pas le droit de vivre leur culte du taureau sereinement ?
“La discorde est le plus grand mal du genre humain, et la tolérance en est le seul remède”, écrivait Voltaire dans son « dictionnaire philosophique ». Cela fait maintenant plus de 170 ans que la corrida est « tolérée » dans certaines villes du sud de la France. Continuons dans cet esprit.
André REIX alias EXIR