Arènes de PAMPELUNE, dimanche 9 juillet, 4° corrida de la FERIA DEL TORO 2023

Plein habituel, beau temps et chaleur estivale, peñas au complet.

6 toros de CEBADA GAGO, très bien présentés comme il se doit ici, de 550 à 610 kg, de robes variées, tous armés à faire peur à un escadron de gendarmerie, mais également tous mansos ou en tout cas peu bravos, certains avec ce genio qui fait que les figures ne toréent plus les Cebada depuis longtemps déjà, depuis exactement la blessure de LITRI FILS dans ces mêmes arènes dans les années 90.

Photo Diario de Navarra

ADRIAN DE TORRES : silence et silence

Pho Diario de Navarra

ROMAN : silence et silence

ISAAC FONSECA : une et une oreille avec pétition de la seconde.

Salut des banderilleros JUAN CARLOS REY et JESUS ROBLEDO au 6° toro.

Ce jeune torero mexicain qui répond au nom de FONSECA est épatant qui transforme à lui tout seul une corrida de plomb en une après-midi où l’on sort des arènes joyeux et satisfait.

A son premier Isaac s’en fiche que le toro n’humilie pas, passe mal à droite puis à gauche, dans les deux cas avec beaucoup de genio, Isaac est venu pour triompher, pas pour donner de jolies passes académiques.

D’abord il le reçoit par des chicuelinas avant les piques, chose rarissime, puis il débute son travail de muleta à genoux au centre du ruedo par une passe cambiada dans le dos qui le connecte immédiatement au public. La suite sera plus difficile, la faute au toro. Mais une estocade habile et concluante entrainera la première oreille.

A son second, qui est un tio terriblement astifino, c’est la grande démonstration de l’alegria taureaumachique mexicaine : Réception à la cape par un farol à genoux le long des planches, véroniques allurées, et à la muleta un engagement total des derechazos et des naturelles précédant une série de manoletinas aussi serrées que possible, avec jet final de la muleta pour un desplante torerissime.

Un travail enrichi par des danses avant la charge du toro, chose que nous ne connaissons pas en Europe.

La mise à mort est parfaite, peut-être l’estocade de la feria, et malgré une mort lente du cornu le public demande puis obtient une oreille. Beaucoup demandent même une deuxième oreille que le Président n’accorde pas.

Décidemment ce sont toujours les Amériques qui amènent de la fraicheur et du renouveau lorsque l’on commence à s’ennuyer dans les arènes européennes.

C’est RINCON le colombien et ses cites lointains qui enthousiasment un public se lassant de la taureaumachie étouffante type Damaso Gonsalez puis Paco Ojeda.

C’est ROCA REY le péruvien qui ne fait pas semblant avec les toros et arrive dans presque tous les cas à les dominer complétement quel que soit l’élevage combattu, ce qui le propulse en haut de l’escalafon devant MORANTE l’olympien.

Et c’est maintenant ISAAC FONSECA le mexicain, à l’heure où les écoles taurines imposent un classicisme roboratif aux jeunes toreros européens, qui amène cette joie de toréer, d’improviser, de fleurir ses prestations.

ADRIAN DE TORRES et ROMAN illustrent ce propos : ils toréent bien tous deux, savent se placer devant le toro, savent enchainer les passes des deux mains, ils sont « asentados » comme disent les puristes.

Mais lorsque le toro, comme ceux de cet après-midi est fuyant et n’humilie pas assez pour faire de jolies passes, cela ne transmet rien au public et se termine donc par des silences.

Surtout à Pampelune où les 1° et 2° toros sont consacrés par le public au chant et les 4° et 5° toros au gouter et à la boisson qui va avec.

Tous les chefs de lidia ayant toréé à Pampelune vous le diront : Ici il vaut mieux être le petit dernier et donc toréer le 3° et le 6°…. ISAAC FONSECA en a profité, tant mieux pour lui.

ADRIAN DE TORRES et ROMAN en ont souffert, dommage pour eux, mais on les reverra dans d’autres conditions plus favorables.

EXIR