Début de saison brillant pour le novillero nîmois Solalito sorti en triomphe à Aire et à Nîmes et qui a fait bonne impression à Madrid où il a salué à deux reprises. C’est à Sanlucar de Barameda où il est « afincado » depuis plusieurs années que nous l’avons rencontré. Là avec d’autres toreros comme Adrian de Torres, Emilio de Justo ou Pablo Aguado, il peaufine son entrainement sous l’œil avisé de son mentor « Luisito ». Sans aucun doute cet éloignement de la France et cette immersion andalouse lui auront été bénéfique. Il touche les premiers dividendes de ce choix courageux de l’exil de son exil du lieu où il a grandi.

Ce samedi Solal sera à Mauguio pour le retour des toros dans cette petite ville. Ecoutons-le faire le bilan de ce début de saison :

« J’ai trois courses à mon actif cette année : c’est un super début de saison c’est vrai et j’en suis très fier. C’est le résultat d’énormément de travail. Ma progression s’est faite petit à petit. Cela fait un an que je suis avec Luisito et c’est maintenant que les résultats se voient. Il nous reste beaucoup de travail à faire; l’hiver m’a fait du bien et les novilladas de l’an dernier m’ont permis d’acquérir une maturité nouvelle.

-Evoquons ta relation avec Luisito : Comment cela se passe ?

– Luisito est un grand professionnel dans ce milieu. On se voit beaucoup. On travaille ensemble tous les jours. En plus d’être un apoderado, au niveau des contrats par exemple, il m’apporte un énorme soutien technique. Je pense que c’est là où il est le meilleur. Je ne connais personne d’autre avec autant de connaissances techniques que lui. Il est vraiment là pour m’aider. J’ai ma personnalité, ma conception, mon objectif : il est là en appui pour me dire comment atteindre mon but.

-Succès ou déception lors de ta sortie de Nîmes où tu es sorti par la porte des Consuls sans gagner la « cape d’or » ? En gardes-tu de l’amertume ?

– Non pas du tout ! Je peux dire en souriant que j’ai déjà ce trophée chez moi, puisque je l’ai gagné l’année précédente. Ce que je retiens de cette après-midi-là c’est la Porte des Consuls. Je pense qu’il n’y a pas grand-chose à expliquer lorsque la Porte des Consuls s’ouvre. Après le prix… je laisse les gens se faire leur propre idée, leur propre avis. Tout cela ne me dérange pas plus que ça.

-Dans quel sens veux-tu évoluer désormais ?

– On en a beaucoup parlé en sortant de ces dernières courses. Il faut profiter d’être un “torero largo” pour fonctionner. J’ai besoin de beaucoup toréer, la maturité va me faire évoluer. Je pense que je suis un torero qui peut apporter beaucoup de plaisir au spectateur avec de l’engagement pour donner du bonheur au public. Le fait de poser les banderilles donne une proximité avec les gradins. J’ai un toreo varié « de rodillas », « de largas »… je m’engage beaucoup et quand on s’engage cala transmet immédiatement.

-Cap sur Mauguio ce samedi avec une novillada concours uniquement composée de novillos français. Comment vois-tu ce rendez-vous ?

– C’est une arène importante. Dans un milieu très taurin car les villages ou les petites villes autour ont toutes leurs fêtes votives. Un énorme bravo aux organisateurs à la famille Vangelisti de reprendre en main cette arène et de réaliser cette novillada. On a annonce une grosse netrée à nous les toreros de donner tout pour que tout le monde soit content et revienne l’année suivante”.

Itw Pierre Vidal