Hier mercredi le compte rendu du combat n’a pas pu paraitre pour d’obscures raisons technologiques. Peu importe on retiendra l’absence de toros pour El Payo, lui-même « absent » , froid et triste

dans son superbe traje de luces bleu roi et or. Les deux toros de Roman ont bien failli lui valoir la puerta grande, salut au tiers à son premier et extraordinaire bataille de rue avec le 5eme, un tio de Montalvo, manso con genio qui cherchait l’homme et se retournait plus vite qu’ un léopard, derrotant et envoyant des hachazos en permanence, grande épée et OREILLE. Roman fut héroïque, toréant toujours à la bonne distance, on a tremblé mais le final fut beau. Que dire de Francisco José Espada, volé comme au coin d’un bois par un président probablement aveugle, la pétition à son premier était plus que majoritaire. Grosse déception mais suprême élégance du garçon qui fit une Vuelta très fêtée , sourire aux lèvres malgré la vilenie du palco. A son second , très compliqué il se fit prendre après une belle et difficile faena de muleta, la corne entrant sous la fesse gauche et la blessure, on le saura plus tard, est de deux trajectoires de 15 cm , longeant le rectum. On comprend mieux le mal qu’eut le jeune maestro à finir de tuer son adversaire, ce qu’il fit bravement. Grande tarde de toros mansos et super armés, lourds et harmonieux sur la photo, beaucoup plus tordus dans leurs comportements.

JEUDI 25 MAI 2023

14eme festejo de San Isidro

Plaza de toros de Las Ventas,Madrid

Toros de Puerto san Lorenzo et la Ventana del Puerto ;

J M Manzanares : Violet et or

Emilio de Justo : Grana y oro

Andrés Roca Rey. : Negro y oro

Un lot de toros plutôt harmonieux comme souvent à Madrid, costauds, armés large et fins, malheureusement sans grand interêt pour la plupart, mansos sauf un excellent 5eme qui échut à Emilio de Justo.Les autres tombaient au sortir de la pique ou d’un muletazo trop bas, et ce qu’on pouvait prendre pour de la bravoure se transformait vite en faiblesse.

Poids moyen 545 kgs.

Manazanares fut « regular au premier, donnant deux bonnes séries droitières et quelques belles naturelles gâchées par la chute du toro àleur sortie. Peu d’émotion, une épée entière en place longue d’effet… un salut au tiers gentiment ovationné et un toro sifflé à l’arrastre.

A son second Manzanares tombe sur le pire qui soit de la Ventana del puerto, 586 kg de décembre 2017. JMM s’en méfie à juste titre tout est lent et sans charge franche, on s’ennuie sachant que rien ne sortira de cette grosse caisse sans résonnance. Mete y sacca, épée contraire tendida. Silence. Toro sifflé à l’arrastre.

Emilio de Justo reçoit le second de la tarde et on voit vite qu’il est très faible malgré un physique avantageux, il tombe au sortir de la pique et le président le renvoie avec son mouchoir vert. Dommage il était beau, astifino et large. Entre alors un sobrero de Vellosino de 580 kg, 6ans aux prunes, colorado, distraido, manso qui sort seul du peto. Andres Roca Rey va au quite, et là, frissons, chicuelinas sur la corne gauche ultra pernicieuse et alerte.. Mais ça passe. Le toro est andarin, se balade, attaque la barrière, Emilio de Justo le torée uniquement à la voix, chose que je ne goûte guère. Pour tout dire on s’ennuie. Pinchazo et entière. SILENCE et toro sifflé à l’arrastre.

Sort le seul vrai torode la tarde, un certain CIGARRON de Puerto SanLorenzo, 5ans, 575 kg, un puro grande dira plus tard Sesar Rincon ! De Justo envoie les doblones au combat, Cigarro se donne, et on devine que tout va bien se passer, bravoure, noblesse , charges, et la media qui conclut les doblones est superbe. Aux banderilles Morenito d’Arles et Valcarce saluent. A la muleta on recommence aux doblones qui plient la volonté du bicho qui désormais se livre à toutes les injonctions du matador. Ça tourne, ça revient, le toro fait l’avion , il est brave en casté e tnoble. Hélas Emilio piche et perd probablement sinon deux oreilles au moins une, et ce sera une grande ovation sans vuelta, pourquoi ne pas donner la vuelta al

ruedo dans un cas semblable ?

A2R, ou, Andrès Roca Rey torée son premier avec douceur à la veronica puis débute à la muleta par statuaires sans reproche ni recul.Le toro est faible , lui aussi, et s’entrave mais Roca Rey fait des séries incroyables de ligazon, intenses, et suivront les belles naturelles audacieuses à cause du vent, la muleta sans ayuda étant beaucoup plus légère et mobile. Ces séries à gauche sont données aux medios et la fin de la faena sera incroyable ; des bernadinas improbables qui vous glace te sang, la plaza est debout ! César Rincon laisse échapper un : Olé, Figuron del toreo ! Pinchazo, Une entière après avis. Grande ovation que le maestro reçoit dans le callejon sans vouloir sortir. Le sixième n’a pas laissé plus de souvenir que les autres, en définitive une mansada de 5 et un seul toro. C’est tout de même terrible de ne juger les toros QUE SUR LA CARROSSERIE .

Jean François Neviere