Dimanche à Gamarde desafio ganadero avec trois toros de José Cruz-encaste Domecq- et trois de Castillejo de Huebra -encaste Murube- pour Juan Leal, Clemente et Angel Tellez. Une très belle affiche avec de la competencia en piste. Rendez-vous important pour Clemente (Clément Dubecq) un torero qui a été longtemps oublié et qui revient désormais au premier plan pour une temporada qui comptera autour de dix paseos avec des toreros de premier plan comme ce sera le cas à Gamarde.

Photo Philippe Latour

-Clément comment t‘es-tu préparé à cette corrida de dimanche qui va ouvrir ta saison ?

-Je me suis préparé d’abord en allant au Mexique avec le maestro Diego ventura qui m’a invité. J’ai pu découvrir une autre aficion. J’ai eu l’occasion de participer à de nombreux tendaderos : cela a été un mois  intensif de préparation.Ca m’a servi pour garder le rythme de la saison précédente. J’ai toréé un festival aux environs de Mexico où j’ai coupé deux oreilles j’ai été très a gusto avec cette charge du toro mexicain. Ainsi j’ai pu faire ma présentation au Mexique. J’y ai rencontré aussi de nombreux toreros comme Alejandro Amaya qui m’a permis de toréer le festival ou des toreros comme El Calita, El Payo.

-Actuellement tu es à Séville pour quelles raisons ?

-Je suis à Séville parce que je m’entends très bien avec Diego Ventura qui a vu en moi un certain potentiel. Il m’a dit : viens à Séville et tu vas te concentrer sur les toros et c’est ce qui est en train de se passer. J’habite à côté de chez lui. J’ai un endroit pour m’entrainer, de nombreux tentaderos et j’ai la chance de pouvoir faire ce que je veux : c’est-à-dire être torero.

-D’où vient cette proximité avec Diego Ventura ?

-Diego s’entend très bien avec mon apoderado Roman Perez qui travaille dans les chevaux. Je le connais grâce à cela. Tous les deux on s’entend bien. Il est très exigeant mais c’est une exigence de figura del toreo, à cheval certes mais qui toréé très bien à pied aussi. Il me pousse à être meilleur chaque jour.

-Comment vois-tu la corrida de Gamarde ?  

-Je pense que cela va être une course intéressante. On a deux origines totalement différentes ; deux morphologies différentes mais je pense qu’on est dans le bon dans des ganadérias qui vont laisser s’exprimer le torero. Des toros avec lesquels le torero peut aller chercher le triomphe.

Tu as de nombreux engagements, deux fois plus que l’an dernier. C’est une satisfaction ?

-Je suis heureux de toutes ces annonces de cartel. Je ne pense pas que cela sera une saison très importante par le nombre de corridas mais ce sera une saison importante en raison de la responsabilité dans des cartels de grande envergure. Avec de la vraie competencia. Cela va commencer dimanche à Gamarde avec un torero français expérimenté et un jeune espagnol avec lequel j’ai tienté et qui a les dents longues aussi…

Photo Philippe Latour

As-tu évolué dans ton concept du toreo ?  

-Je pense être capable de tuer une belle étendue de toros différends. Ce sera le cas cette année. J’espère montrer qu’avec tous j’ai l’intelligence et la capacité de m’adapter. Avec toujours le désir de mettre ma fibre artistique en avant.

-Tu as vécu un long oubli. Un bache important sans toréer. As-tu connu le découragement ?

-Oui ! En plusieurs années c’est toujours très compliqué qu’il n’y ait pas un jour où l’on ait envie de pleurer. De baisser les armes. Mais d’un autre côté je me suis dit que je n’avais pas tout dit dans le toreo ; que je n’avais pas été au bout des choses et je voulais aller au bout. Je me suis dit : Si je me trompe je me trompe mais j’irais au bout et c’est pour ça que je n’ai pas lâché, que je me suis entraîné tous les jours et que je me suis fait plus fort dans ma tête, dans mon corps et surement dans ma tauromachie aussi. C’est sans doute pour cela que cette capacité d’adaptation à tous les toros se ressent mieux.

Photo Philippe Latour

-Devant tant de responsabilité es-tu serein ?

-Je suis serein. Je dors bien. Je suis heureux de ce que je fais. De vivre ma profession à 100%. Lorsqu’on m’a proposé la corrida de Saint-Sever si j’avais pas été bien on aurait plus jamais compté sur moi; l’an dernier j’ai fait cinq paseos si je n’avais pas été bien on aurait plus jamais compté sur moi. Cette année s’inscrit dans la continuité : je sais que l’exigence est plus forte et je monte aussi en pression petit à petit.

Itw Pierre Vidal

Photos prises en Hermanos San Pedro et Casa Torero (remerciements à Ph. Latour)

PS Voici un communiqué de ce matin des organisateurs de Gamarde qui change un peu la donne :

Suite a un problème sanitaire chez Castillejo de Huebra, le traitement imposé par les services vétérinaires espagnols ne pourra pas être réalisé à temps pour la corrida de dimanche. Nous devons renoncer au défi ganadero. C’est donc un lot complet de José Cruz qui sera lidié dimanche dans nos arènes