Carlos Domínguez, Sergio Sánchez et Tristán Barroso, après avoir tous deux fait leurs débuts en novillada piquée, sont sortis sur les épaules après avoir coupé en tout sept oreilles d’un bon lot de novillos de Talavante. Sergio Sánchez a impressionné à gauche avec sa personnalité et Tristán Barroso très bon à la véronique avec de belles séries à la muleta. Carlos Domínguez a de nouveau triomphé à Olivenza avec sa tauromachie calme et avec de longs et beaux muletazos.

Plaza de toros de Olivenza (Badajoz). Plus de 3/4 d’entrée. Novillos de Alejandro Talavante,  bien faits et d’un bon jeu dans son ensemble. Les premier et deuxième extraordinaires. Bien le troisième, noble. Le reste est plus terne.

• CARLOS DOMÍNGUEZ, 2 oreilles et ovation. 

• SERGIO SÁNCHEZ, 2 oreilles et tour de piste.

• TRISTÁN BARROSO, 2 oreilles et oreille.

La  novillada d’Alajandro Talavante bien faite mais aux armures déficientes a eu son lot de qualités et aussi sa part de déceptions. Le premier noble avait un poil de soseria, le second fut le plus complet de l’envoi, le troisième maniable a manqué de fond, le quatrième sans relief, le cinquième vite arrêté et le sixième mobile dans sa querencia, le plus  exigeant du lot. Tous déficients sous la cavalerie.

Photo JY Blouin

Carlos Dominguez ouvrit le bal en fanfare profitant avec conviction des bonnes intentions de son adversaire. Travail soigné et bien construit, de bon goût mais sans inspiration véritable qui séduisit un public débonnaire acquis à ces fils du pays, venus de l’école taurine voisine de Badajoz. Une bonne entière, sin puntilla, et deux oreilles qui donnèrent le ton de la soirée. Il ne put répéter ces bonnes dispositions à son second passage où il se montra plus vistoso que profond mais il conclut efficacement avec les aciers et salua.

Photo JY Blouin

Belles dispositions chez Sergio Sanchez qui débutait lui aussi avec les castoreños. Il commença à genoux démontrant son entrega, qualité essentielle du novillero. Il manie la cape avec alegria, imagination et élégance et son quite par gaoneras donna le là d’un travail qui s’avéra par la suite séduisant: construit avec aisance et parfois surprenant dans ses approches. Il a de la personnalité, le type… Une bonne épée finit par emporter l’adhésion générale. Il eut plus de mal avec le cinquième (hay quinto malo) trop vite arrêté après un dur puyazo. Il montra dans cet épreuve qu’il avait du cran et son engagement total plut malgré un adversaire rétif aux sollicitations. Sergio fit ainsi une démonstration d’aguante et comme il tua rapidement -mais approximativement- il obtint encore un franc succès.

Photo JY Blouin

Subissant sans doute la pression d’un événement capital pour la suite de sa carrière, Tristan Barroso eut du mal à aborder sa première faena, approximative dans ses débuts. Il entra progressivement dans la faena et sut conduire l’animal sur un bon rythme à droite surtout. Estoconazo très engagé: deux oreilles. Il eut de bons moments face au dernier qu’il entreprit dans sa querencia avec autorité et dont il sut canaliser la violence. Comme il le tua bien il coupa une oreille gagnant le match au point.

Six toros six estocades, c’est à souligner: la jeune classe va à l’essentiel!

Pierre Vidal

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