La Brède (Gironde) samedi. 3/4 d’arène. Corrida de la fête de la Rosière. Ciel couvert puis dégagé.

Toros de Fuente Ymbro, le troisième « Legislador », n°157, vuelta al ruedo à l’arrastre. 

Curro Díaz, oreille et silence;

 Juan Leal, deux oreilles et ovation,

Dorian Canton, deux oreilles et ovation.

Photos Michel Campistrau

CORRIDA DE LA BRÈDE

Quand le public passé à côté 

par Antonio Arévalo

On le dit plutôt des toreros, quand ils n’ont pas su voir ou se sont montrés en-dessous de leur toros. Mais l’impression ressentie aujourd’hui en tant qu’aficionado est d’avoir vécu une corrida avec un public froid devant le bon toreo et enthousiaste avec le plus festif. Curro Díaz, à son second de Fuente Ymbro, qui n’était pas évident à la cape, relevant souvent la tête, fut maîtrisé du début jusqu’à sa fin à la muleta par le torero de Linares. Faena toute en doigté, en finesse, avec des muletazos qui ailleurs auraient soulevé des olés de reconnaissance, enchaînés les uns après les autres sans pratiquement plus aucun accrochage. Faena longue où parfois Curro se laissait aller mais curieusement, à part quelques rares aficionados aux olés rauques, l’indifférence semblait de mise. Surprenant. Après un pinchazo, la pétition fut très minoritaire. Ce fut pourtant le moment le plus torero d’un après-midi où dans d’autres lieux on serait régalé avec la classe du maestro. 

Curro coupa une oreille à son premier pour une faena de moindre relief, plus irrégulière avec bien entendu de beaux passages et une estocade efficace. 

Juan Leal triompha avec le toreo de proximité qu’on lui connaît sur son premier. Il ravit le public avec un toro noble qui finit un peu étouffé. Son engagement total à l’estocade lui permit de ravir les deux pavillons. Son cinquième fut plus compliqué, faible et avec peu de charge, c’est le torero d’Arles qui procura le spectacle essentiellement avec des passes circulaires qui portèrent sur le public. Mais cette fois-ci l’épée tomba basse. 

Dorian Canton eut le meilleur lot, dont l’excellent troisième qui faisait l’avion sur sa corne droite. Dorian est un torero en progression, froid mais dominateur, parfois un peu rapide, mais qu’il faudra suivre de près et soutenir. 

En matinée novillada non piquée sous la pluie devant près de 200 personnes. 

Deux novillos de La Espera (1 et 4) et deux de Alma Serena (2 et 3), le second fut récompensé d’un tour de piste. 

Juanito silence et vuelta. 

Cristiano Torres silence et silence.