Thomas Dufau sera confronté dans les jours qui viennent à deux rendez-vous importants pour lui : Bayonne où il défilera avec cinq autres espoirs pour une confrontation qui promet beaucoup et la semaine suivante à Dax où il sera opposé aux fameux Pedraza de Yeltes qui ont encore fait, à Mimizan, une sortie remarquée. Thomas fête cette année ses dix ans d’alternative et il a derrière lui le palmarès le plus fourni de l’histoire du toreo aquitain. Mais il veut aller plus loin : il a choisi de passer une grande partie de son temps à Sanlucar de Barameda où l’on respire en permanence l’air du toreo porté par les vents de la Marisma et c’est désormais avec le sanluqueño d’adoption Ludovic Lelong « Luisito » qu’il se prépare avec acharnement.

–Pourquoi avoir choisi Sanlucar ?
-Il fallait que je sorte de mes habitudes. Sortir du confort, de la famille, des amis. Il faut se plonger entièrement dans ce que tu fais et se concentrer là-dessus. Pourquoi Sanlucar ? Parce que j’ai fait le choix cette année de travailler avec Luisito et comme il vit ici, c’était aussi plus facile que je vienne m’ y entrainer. C’est un vrai plaisir de partager son expérience et son savoir.
–Quelle est ta journée type ici ?
– Je passe beaucoup de temps avec Luisito. On s’entraine ensemble tous les matins. On part courir le matin et ensuite on fait du toreo de salon dans les arènes. Après l’après-midi je rejoins, pour continuer, mon banderillero Abraham Neiro qui vit près d’ici, à Jerez. Ce sont des journées plutôt épuisantes. Je travaille à 200 pour cents. C’est le seul moyen d’avoir des résultats. Les rendez-vous de Dax et Bayonne sont très importants pour moi : deux arènes de première catégorie qui ont beaucoup de répercussion. Ça sera pour moi l’occasion de finir l’année en beauté. Je prends cela avec tranquillité ; il ne faut pas que je me mette trop de pression. Mais je sais que c’est une responsabilité immense. Je veux y obtenir un triomphe important.
–Dix ans d’alternative déjà Thomas. Pensais-tu à tes débuts arriver à ce niveau ?
-Tu vises toujours le plus haut. Quand j’ai commencé à toréer, je passais devant les grande arènes parfois, avec mes parents, cela me semblait un rêve inaccessible, mais avec du travail, des sacrifices et de l’abnégation avant tout, tout est réalisable. C’est merveilleux d’avoir vécu tout ce que j’ai vécu. Je n’ai pas atteint encore tous mes objectifs et j’en ai de plus importants encore.
-Tu veux changer ton toreo ?
-Pas du tout ! Au bout de dix ans d’alternative, j’ai trouvé ma façon de toréer, d’être « a gusto ». Luisito m’a fait franchir une marche nouvelle. Quand je parle de nouveaux objectifs ce serait triompher dans de grandes arènes en Espagne et de l’autre côté de l’Atlantique. Une carrière c’est long, il faut savoir la gérer ; être à la hauteur des rendez-vous importants. Les résultats de Bayonne et Dax pourraient me faire passer un cap supplémentaire pour l’année suivante.
– Thomas Dufau c’est aussi une vie de famille. Arrives-tu à la concilier avec ta vie professionnelle ? A trente ans fais-tu un bilan global de ta vie ?
-Totalement ! Je n’ai pas l’habitude d’en parler. J’ai toujours dissocié vie professionnelle et familiale. J’ai une petite fille et je vais être papa d’un garçon dans quelques mois. Ce sont des choses de la vie merveilleuses. Ma famille et maintenant ma compagne ont toujours compris ma passion. Je ne m’en apercevais peut-être pas quand j’étais plus jeune et que je n’avais pas de vie de famille… C’est une grande chance d’être accompagné mais aussi d’avoir des proches qui te laissent vivre, comme tu le choisis. Je suis ici seul et mes proches le comprennent. C’est une chance que je perçois bien maintenant avec ma petite fille et ma compagne qui s’en occupe très bien. Ça te laisse beaucoup de tranquillité quand tu parts de chez toi. De me dire que ma famille est bien et tranquille c’est une grande satisfaction pour moi.

Thomas nous quitte et, sur l’albero du Coso del Pino, il va saluer les camarades qui, comme Emilio de Justo , Adrian de Torres, Pablo Aguado, les novilleros El Melli, Eloy Hilario et tant d’autres, s’entrainent, brillants de transpiration sous le soleil ardent,. Comme eux, il répète mille fois les mêmes gestes pour atteindre la perfection.
Acèse du torero.
Itw Pierre Vidal
Bayonne 4/09 3 toros de Valdefresno (José Enrique Fraile) et 3 toros du Conde de Mayalde pour Morenito de ARANDA, Thomas DUFAU, Tomas CAMPOS, Alejandro MARCOS, Jesus COLOMBO et Diego CARRETERO
Dax 11/09/2021 – Toros de Pedraza de Yeltes pour Morenito de Aranda, Thomas Dufau, Gómez del Pilar