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Madrid : projection de Tomás Rufo

Par Antonio Arévalo


Madrid, 16 mai. «Lleno de no hay billetes ». 5 toros de Victoriano del Rio et un de Cortés, sorti en premier et protesté par une partie du public pour son trapio. Les cinq autres à la présentation inégale, combatifs au cheval, le plus complet le troisième et dans une moindre mesure le second. Intéressant aussi le quatrième.


Sébastien Castella silence et avis et salut après pétition minoritaire.


José Mari Manzanares salut après pétition et silence.


Tomás Rufo oreille et silence.


Importante prestation de Tomás Rufo qui a justifié amplement sa présence dans ce cartel des figuras si attendu. On l’a vu serein, déterminé et avec une excellente conception du toreo. Son premier toro de Victoriano fut le meilleur de la course et il le comprit à la muleta dès le début de la faena. Bien placé, administrant les passes avec du goût, il fut cependant accroché de manière spectaculaire après un changement de main.

Torero de race, il est revenu devant l’animal pour lui faire endosser de superbes naturelles, acclamées par le public. Faena vécue avec intensité sur les gradins et malgré une demie estocade, il coupa une oreille de poids.

Son second, le dernier de la corrida, excessivement grand et haut, ne s’employa pas au cheval et chargeait avec âpreté aux leurres. Une nouvelle fois, la détermination, le sitio du torero de Tolède lui permirent d’initier avec des statuaires d’un engagement total la faena. Mais le toro déclina petit à petit malgré la volonté du matador. Un torero à suivre, à voir, dont il faut aussi souligner un énorme courage qui va sans
doute lui permettre de se hisser au plus haut. Enhorabuena !

Bonne après-midi également de Manzanares, surtout à son premier, toro de Victoriano aux charges courtes à la cape et qui se révéla à la muleta. On l’a vu toréer avec « empaque », surtout de la main droite. Difficile de le faire avec la gauche, car à ce moment là de l’après-midi il faisait beaucoup de vent. Il a manqué à sa faena une série supplémentaire qui aurait donné plus d’envergure à sa prestation. Malgré une demie épée, bien placée, il y eut une pétition.

Bon début de muleta également au cinquième, avec du « señorío », cette prestance naturelle qu’il porte en lui, mais le toro n’alla plus loin.

Castella n’eut pas de chance avec son premier, protesté dès sa sortie, et vite vide de charges. Le quatrième fut plus collaborateur, surtout parce qu’on fit très attention à lui et qu’il ne fut pratiquement pas piqué. Début vibrant de faena, très imaginatif, porté par l’inspiration mais le toro, malgré sa noblesse, manquait de fond et ne tarda pas à protester à la fin des passes. Sébastien lui administra des séries courtes et s’engagea sur ces terrains de proximité qu’il affectionne. Il y eut une pétition minoritaire après une bonne estocade.

Signalons également la qualité des cuadrillas qui s’illustrèrent aussi bien à la pique
qu’aux banderilles en cette journée mondiale de la Tauromachie où il y eut également une minute de silence à l’issue du paseo en hommage à Joselito « El Gallo », décédé le 16 mai 1920 aux arènes de Talavera.

Enrique Ponce nous parle de son retour

Bel interview du maestro à déguster.

Vamos à ver..Le premier jour de la despedida c est demain à Nîmes. Avec Alejandro Talavante et David Galvan. Toros de Juan Pedro Domecq.

Bonne chance.

Madrid: « L’ennui naquit un jour de l’uniformité “

Les arènes de LAS VENTAS combles.

Plus un billet à vendre.

Les toros el PARRALEJO étaient attendus après le triomphe de Miguel Angel PERRERA à Séville et l’indulto de Jalaperras à Las Rozas en Mars.

C’était également jour de confirmation d’Alternative pour Alejandro Fermin auquel la chance semble avoir peu souri,  il a plus de trente ans.

Miguel Angel Perrera : Vert olive et or

Paco Ureña : Tout en or

Alejandro Fermin : Bleu et or

Toros de El Parralejo : Tous 5 ans , entre 550 et 628 Kilos. Tous très bien présentés, remarquablement armés.

FINI et Vicente Herrera de la cuadrilla de M.A. PERRERA ont salué après les banderilles du quatrième.

On ne peut vous imposer la lecture de ce qu’il advint ce soir à LAS VENTAS. Le voir était ennuyeux, le lire serait insupportable.

Ce que nous pourrons signaler est la « cérémonie «  bâclée pour l’alternative d’Alejandro Fermin.

On peut croire que chacun avait d’autres soucis et portait en lui d’autres espoirs. Six magnifiques bichos à combattre après les sorties vibrantes de leurs congénères à Séville.

On ne pourra rien reprocher à personne, aucun des six toros ne répondit aux attentes des 22500 spectateurs et encore moins aux trois acteurs.

Miguel Angel PERRERA entama ses deux faenas avec volonté et le style qu’on lui connait, on retiendra ce début de faena « de rodillas » très technique et spectaculaire, une série somptueuse par naturelles et puis deux toros qui s’arrêtent obstinément.

On trouva la même volonté chez Paco UREÑA.dès qu’il baissa la main le toro se désagrégea ne laissant aucune option.

Alejandro Fermin au trac dut ajouter toutes les difficultés techniques dues au manque d’engagement de ses deux adversaires.

Pratiquement toutes les épées furent « basses ».

Six silences et toujours la même dizaine de siffleurs.

« L’ennui naquit un jour de l’uniformité «  (Antoine Houdar de la Motte )

Charles FIGINI

Les élevages de la feria de Vic présentés par le président Cabannes

Dédé Cabannes, président du CTV place beaucoup d’espoirs dans les Dolores Aguirre Ybarra. Photo DDM.

Depuis quelques heures, l’essentiel des toros de la feria de Petecôte à Vic sont dans les corrales de l’arène Joseph Fourniols. La novillada de Raso de Portillo attendra l’ouverture de la feria le samedi 19 mai à 11 heures dans les installation d’Eauze. Pour beaucoup de vicois avec cette présence, Pentecôte a déjà commencé. Pour André Cabannes, président du Club taurin vicois (CTV), la grande attente se poursuit avec ce souhait de faire mieux que le grand cru que fut l’édition 2023.

Il y a dans cette programmation quelques paris. L’un des premiers, la présence des toro des Hijos de Celestino Cuadri. Dédé Cabannes s’explique « Je sais que mettre à l’affiche les toros de Cuadri est un risque. Mais quand nous étions à Trigueros sur la finca, on nous a présenté deux magnifique lots, un de quatre ans l’autre de cinq ans. Vous avez la priorité, celui que vous ne prendrez pas ira à Madrid. Le 24 mars, à Las Ventas, les Cuadri furent très présents, laissant une oreille à Antonio Ferrera… Si nous retrouvons cette conjoncture à Vic, on ne pourra pas se plaindre… ».

Il y a aussi dans les corrales, florilège de cornes, ces toros qui font peur à beaucoup de matadores, les Dolores Aguirre Ybarra. Le président du CTV met aussi beaucoup d’espoir dans cette course « Il y a quelques jours j’étais à Guadalix de la Sierra, dans cette nouvelle feria aux portes de Madrid j’ai vu la course de Dolores avec les frères de nos toros. On ne peut que souhaiter que cela sorte pareil à Vic. C’est très encourageant… » Il faut ajouter que cet élevage est’ actuellement une valeur sûre du monde taurin. En outre le chef de lidia en ce dimanche 19 mai, Alberto Lamelas est désormais un habitué de l’arène où il a connu divers succès. Un gage supplémentaire de l’intérêt de cette course.

La journée aura commencé, avec en fin de matinée la traditionnelle corrida concours. C’est un bouquet des meilleurs fers historique, Palha, Prieto de la Cal, Conde de la Corte ou Veiga Teixera. « Cette course, poursuit le président, est un des plats de choix de la feria. Elle va être rehaussée par la présence d’un jeune torero, Juan de Castilla, il a insisté pour affronter le Prieto de la Cal avant de défiler, sept heure plus tard à Madrid pour tuer deux Miura. Nous lui avons proposé d’organiser sa venue à Vic différemment. Il a refusé, insistant pour toréer le Prieto… » Un exploit que Juan de Castilla pourra signer en prenant un avion à Auch, après avoir quitté Vic.

Le lundi 20 mai, la feria se terminera avec une corrida de Los Maños, arrivée directement de Sarragosse sur le coup de midi. La course sera marquée par la présence de Roman qui après une bonne feria de Valence vient de s’offrir l’oreille d’un difficile Fuente Ymbro le 11 mai dernier lors de la San Isidro de Madrid. Roman est un des représentant de ces nouveaux ou jeunes torero que la feria de Gascogne veut faire connaître aux aficionados comme Luis Gerpe, Juan de Castilla ou encore Esau Fernandez qui gracia, un jour, un Victorino Martin.

Précisons que la feria comporte aussi, le lundi matin, une novillada sans picador de l’élevage gersois du Lartet (Jérôme Bonnet), avec le vainqueur de Bougue, Pedro Rufo (le frère de Tomas), Bruno Martinez et Juan de Morena.

Jean Michel Dussol

Les cartels de la feria

Samedi 18 mai, 11 heures, novillada de Raso de Portillo pour, Alvaro Seseña, El Melli et Jesus de la Calzada.

18 heures, six toros des fils de Celestino Cuadri Vides pour Fernando Robleño, Esau Fernandez et Gomez del Pilar.

Dimanche 19 mai, 11 heures, corrida concours avec par ordre d’ancienneté, Saltillo, Palha, Prieto de la Cal, Veiga Teixera, Conde de la Corte, Pages Mailhan pour Sanchez Vara, Octavio Chacon et Juan de Castilla.

Florilège de cornes avec les Dolores Aguirre. Photo DDM.

18 heures, six toros de Dolores Aguirre pour Alberto Lamelas, Damian Castaño et Luis Gerpe.

Lundi 20 mai, 11 heures, novillada non piquée du Lartet pour Bruno Martinez, Juan de Morena et Pedro Rufo, le vainqueur du bolsin de Bougue.

17 heures, six toros de Los Maños pour Morenito de Aranda, Roman et El Rafi.

Des Montealto décevants et Samuel Navalon interessant pour la novillada piquée de Las Ventas

Troisieme novillada piquée de la San Isidro 2024 pour Diego Bastos et Samuel Navalon que nous avons vu régulièrement dans les arènes en France et Nek romero que nous avons vu lors des Fallas 2024.

Président D IGNACIO SANJUAN RODRIGUEZ

Diego Bastos : Silence et silence

Nek Romero : silence et avis / salut au tiers

Samuel Navalon : vuelta / deux avis et silence

Le lot de la Ganaderia Montealto est sérieux en trapio avec des des comportements décevants. Le troisième et le cinquième auraient permis de couper des oreilles.

Diego Bastos engage quelques séries à la cape pas très appuyées. Lors du quite  avec Nek romero Diego bastos exécute de belle façon deux gaonera.

Sous le vent le novillero exécute des statuaires.Les premières séries à droite agréables sous les encouragements du public Le novillo ayant réellement une charge plus courte. Il se fait désarmer sur la première naturelle sur le fait qu’il n’allonge pas son bras pour finir le point d’interrogation. Il recommence sur des derechazos sans profondeur ni inspiration poétique dans la construction. L’engagement à l’épée est intense, mais elle contraire et légèrement caida.

Le quatrieme novillo est assez fuyard et brusque dans sa charge. Il a un manque de caste. Avec douceur, le novillero entame ses véroniques. La faena s’ouvre par des doblones. Il finit par une trinchera, ses premières liaisons à droite sont sans conviction. Les naturelles sont propres, mais sans émotions. Il finit sa faena par des manoletinas et récolte quelques applaudissements.

Nek romero

Le comportement du second novillo est à peine mieux. Le novillo embiste plus que le précédent dans la cape de Nek Romero. Le public apprécie les genoux flexions du novillero. Le toro freine dans le peto et donne des coups de tête à défaut de pousser davantage. Le vent se renforce Nek commence par des doblones et reste le long des planches. Le public attentif apprécie les premières derechazo. Le novillo est plus compliqué sur les naturelles De nouveau à droite le toro ne répond pas aussi bien aux multiples sollicitations qu’au début de la faena. La faena va menos.  Pinchazo puis un quart d’épée avant que l’avis ne tombe et l’utilisation efficace du descabello.

Le cinquième novillo avec un piton gauche pas droit. Le novillero l’accueille par des rodillas. Au cheval le novillo charge correctement sans pousser. Sur le quite Samuel Navalon realise de jolies chicuelinas. Joli tiers de banderilles avec le banderillero Víctor del Pozo qui est applaudi chaleureusement. La faena commence prêt des planches et avec domination sur le novillo. Il n’insiste pas sur les naturelles. La lidia va à mas. L’entrée à matar est totale. L’épée est bien placée. Le novillero semble s’être blessé lors de l’engagement alors que le toro tombe rapidement. Le toro est applaudi à l’arrastre.

Samuel Navalon

Le troisième novillo embiste bien dans les véroniques de Samuel Navalon. Le novillero est plus sérieux à la cape que lors du quite sur le précédent toro. Plein centre le novillero attaque à genoux la faena. Ses premiers derechazos manquent de douceur, mais il y a de la profondeur. Malgré le vent? les naturelles sont agréables et le public le fait savoir. La charge courte du toro n’empêche pas Samuel Navalon d’exprimer de l’alégria dans ses dernières liaisons à droite. Il finit sa faena à mas avec des bernadinas avant de placer le toro pour le tuer. L’épée est tracera . Le novillo s’effondre assez rapidement. La pétition est forte, mais le président résiste. Il subit une bronca du public.

Sur le dernier novillo Samuel Navalon est déterminé a couper l’oreille. Il accueille le toro à puerta Gayola de façon limpia. Le castano embiste bien à droite comme à gauche. Le toro rentre violemment dans le cheval sans forcément pousser fort. La seconde charge est identique. Il sort tout seul du cheval. Il commence la faena par des statuaires. A peine au dela des lignes, la première série à droite est bien et la suivante est à mas. Le novillo ne répond plus à la sollicitation sur les naturelles. Le public applaudit la volonté du novillero. C’est sur un pinchazo, deux avis et trois tentatives que se conclut cette novillada.

Resena E.M

MARISCAL RUIZ HEROIQUE VAINQUEUR DES NOVILLADAS D’ANDALOUSIE



Mariscal Ruiz a dominé de la tête et des épaules la finale des novilladas piquées d’Andalousie dans le superbe cadre de la Real Maestranza de Cabaleria de Séville. La place sévillane était pleine au deux tiers malgré la retransmission télévisée et en soi cela est déjà un bon succès.

Six novillos de Firmin Bohorquez dont la présentation aurait fait pâlir plusieurs plazas pour leurs courses de toros, très inégaux de jeu et de caractère pour :

El Mella petite ovation après avis et silence après avis
Xavier Zulueta silence et silence après avis
Mariscal Ruiz une oreille et forte ovation saluée

El Mella touche un premier novillo qui se révélera particulièrement soso tout au long de la lidia. Une soseria qui s’accompagnera d’une certaine faiblesse et jamais le jeune torero malgré ses efforts ne parviendra à élever le débat. La faena est souvent accrochée et désordonnée laissant toutefois quelques bons détails. Un avis sonnera entre une entière tendue et en arrière et deux tentatives de descabellos avant que le toro ne s’agenouille seul.


A son second le jeune extremeño tentera tout : de la série de largas et faroles à genoux devant la porte des torils qui font se lever le public jusque à une entame de faena assis sur l’estribo. Mais les choses en restèrent là. Certes le novillo était un peu compliqué et demandait de l’attention et de la fermeté ce qui a le plus manqué. La faena a été à menos le novillo finissant par se décomposer totalement dans un combat désordonné de la part des deux protagonistes. La mise à mort fut laborieuse.


Xavier Zulueta est à domicile, fils et frère des alguazils de la Real Maestranza , il brindera le premier à sa sœur qui officie en callejon. Ce geste fraternel sera le mieux avec ce premier qui se muera bien vite en la statue du commandeur parfaitement intoréable. Zulueta laissera cependant quelques beaux détails dans sa manière très sévillane. L’estocade est sans discutions mais ne suffit pas à réveiller le public.


A son second Zulueta laissera quelques belles véroniques bien templées. Bien mal servi par le sortéo, le sévillan hérite d’un animal qui proteste systématiquement en sortie de passes et manque totalement de caste. Son travail est méritoire et démontre une belle élégance mais le novillo refuse de se livrer et comme de plus la mise à mort est compliquée cela finira dans le silence.


Mariscal Ruiz est le plus jeune des trois et certainement le plus chanceux puisqu’il héritera en premier lieu du meilleur novillo de la soirée. L’animal a du moteur et de la caste et se montrera rapidement un excellent collaborateur. Cet autre sévillan est aussi un bon banderillero et il se chargera avec art et réussite du second tiers à ses deux opposants. Le novillo qui a du rythme s’accordera très vite à celui que lui impose Mariscal qui torée de face avec fermeté et temple. L’accord est parfait et la faena s’élève pour culminer dans la suerte suprême parfaitement exécutée. L’oreille est plus que méritée.

A son second Mariscal Ruiz passant en dernier sait qu’il a gagné mais le jeune homme a son orgueil et c’est à la porte du toril qu’il ira chercher son adversaire. L’animal est nettement moins commode que le précédent. Qu’à cela ne tienne, après avoir brindé à ses compagnons de cartel, Mariscal s’attelle à la tâche dans son style très vertical et templé. Finissant par soumettre le novillo à droite, il passe à gauche et là aussi impose sa loi et sa vitesse à l’animal. En sortie de passe de poitrine il est violemment pris par le novillo qui l’a vu, heureusement sans mal, et il revient pantalon vaguement rafistolé. Mariscal Ruiz aurait pu en rester là, le novillo était avisé et il aurait pu le tuer et personne ne lui en aurait voulu, mais non il reprend un combat héroïque jusqu’à se faire prendre à nouveau en sortie de sa troisième manoletina finale dans une série particulièrement exposée. La voltereta est spectaculaire mais sans trop de dommages. La mise à mort se fera en deux temps et le privera d’un nouveau trophée mais pas de l’ovation vibrante de Séville et bien sûr du gain sans discutions du concours.

Jean Dupin

Alès. Un bon toro de Yonnet et une oreille pour Morenito de Aranda

Dernière corrida du cycle à Alès. Elle est placée sous le signe du célèbre fer de la Ganaderia de Yonnet. Pour les affronter, Morenito de Aranda, Luis Gerpe révélation lors de la feria de Vic Fezensac en 2023 et Tibo Garcia qui oriente sa carrière sur ce type de corrida.

Président C BUTTET. Musique Pena Ricard. Soleil et nuage. 7/10 d’arène. Cavalerie Bonijol. Onze piques

Morenito de Aranda : salut au tiers avec des applaudissements chaleureux et une oreille et avis

Luis Gerpe : Salut et Silence

Tibo Garcia : silence après avis et silence

Le lot que l’organisateur présente est homogène allant de cinq cent dix kilos à cinq cent soixante kilos, mais aussi de belle présentation pour les photographes. Le comportement dans l’ensemble est décevant, distrait, avec des charges au cheval qui ne font pas vibrer le public. Seul le quatrième réveille le public. Prétendre que la corrida est ennuyeuse serait mensonger mais longuette oui. Les matadors se sont investis pour donner de l’émotion.

Morenito de Aranda.

Sur son premier toro Morenito de Aranda est applaudi lors du premier tiers. Le matador commence sa faena à mi-hauteur. Il exécute passe par passe tellement le toro est arrêté sur les derechazos. Sur la gauche le toro passe mieux. L’épée est entière légèrement de côté. Il utilise le descabello.

Son second toro permet au maestro d’exprimer son professionnalisme. A la cape, il exécute des véroniques harmonieuses. A la muleta, les passes sont exécutées avec de la profondeur et de joli trincherillas. La faena va à mas. La seconde épée est entière et efficace. Pétition d’oreille.

Luis Gerpe

Son premier toro est plus coopératif même s’il est distrait au cheval. Anecdote : il détruit les planches et va dans le callejon après le tercio de pique. Luis Gerpe exécute parfaitement des véroniques avec de la réelle profondeur. Medhi Savalli pose une belle paire de banderille que le  public applaudit. A la muleta, il exécute principalement des séries sur la droite.

Sur le second toro, le torero met constamment cette détermination à la cape et à la muleta avec quelques séries à droite très appuyées. Il est obligé de faire deux tentatives à l’épée et seulement le silence retenti dans l’arène. 

Tibo Garcia montre de la détermination . Il est appliqué  à la cape et à la muleta sur ses deux toros . Il n’a pas un lot qui permet d’exprimer sa technique. Sa tauromachie est sérieuse et il réussi quelques jolis derechazos sur ces deux toros exigeants . Il n’a pas de chance à l’épée et plusieurs tentatives sont nécessaires .avant d’en finir.

texte N.C

Galerie photo de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 12-05-2024 vespertina Toros de Hubert Yonnet y Christophe Yonnet para Morenito de Aranda, Luis Gerpe, Tibo García © Philippe Gil Mir

Léo Valadez le miraculé… vu par JF Nevière

Le 11 mai à Las Ventas, jour anniversaire de la mort de Pepe Hillo tué de trois coups de cornes  tous mortels par “Barbudo”, le jeune et aussi talentueux que courageux torero mexicain Leo Valadez à pris par son premier toro de Fuente Ymbro” Hichezo” à  deux reprises qui l’une comme l’autre auraient pu lui être fatales.

A la première le piton se glissa sous l’empeigne de sa zapatilla et le matador se trouva soulevé la jambe tendue vers le ciel pour retomber ensuite sur la tête, n’échappant que par miracle aux deux cornes immenses qui le cherchaient au sol.

Quelques minutes plus tard, après une faena engagée, audacieuse et belle, quoique difficile à extirper de ce toro compliqué et plein de genio, le torero se profila pour tenter la suerte de mort, bien en face des cornes et n’eut pas le temps de passer la corne droite qui le prit violemment, mollet, ventre et aisselle droites sous ce scalpel , l’envoya rouler sur l’albero de Madrid comme en un sacrifice commémoratif de la mort de Pepe Hillo, en trois points du corps presque identiques, jambe, ventre, coeur. 

Deuxième miracle, alors qu’on croit la corne entrée, miracle dont on ne peut plus douter, le torero se releva, le bras tueur, comme brisé tenu par l’autre bras, écarté du corps plié en deux sous la douleur.

Leo Valadez aurait pu, ce que bien d’autres auraient fait, gagner l’infirmerie dans les bras de ses banderilleros, mais il tint à rester jusqu’à la mort de son adversaire. L’oreille qu’alors il aurait peut être reçue sur “la toile cirée” de l’hôpital ne lui fut pas accordée et personne d’ailleiurs ne la réclama, choqué par l’évènement. Saisis  de peur pour lui, rassurés de voir le jeune maestro encore debout de manière incompréhensible, les spectateurs ne lui offrirent qu’une belle salve d’applaudissements, salaire de son extraordinaire courage.

On sut très vite que la corne n’était entrée nulle part et qu’une luxation de l’épaule droite avec possible fracture du bras droit  étaient probables, transport à l’hôpital de la Fraternité et la vie continue…

Le pire n’est jamais sûr, heureusement, mais quelle honnêteté faut il à un homme pour risquer ainsi sa vie en échange de celle du toro, tout droit entre les cornes.Hier à Las Ventas les superbes toros de Ricardo Gallardo ont entretenu dans le public un climat de risque  et de beauté  dont surent l’honorer les deux vrais triomphateurs de cette tarde.

Roman et Leo Valadez, unis l’un et l’autre avec une hombria remarquable.

Merci à eux de nous avoir montré de manière différente  ce qu’est l’engagement sincère des vrais toreros devant des toros bravos.

Jean François Nevière

La détermination des novilleros et de bon erales pour la novillada non piquée de Alès

Photo N.C

 

Pour ce dernier jour de la temporada Alèsienne , le dimanche matin c’est la traditionnelle novillada non piquée et le second trophée Gard Cévennes Camargue ainsi que le 5em trophée des révélations porte de Temperas avec des élevages camarguais . Il y a une competencia entre les éleveurs avec des origines variées, mais aussi entre les novilleros avec chacun leur style. Ils ont précisément qu’une chance équitable de se faire remarquer pour sortir majestueusement en triomphe.

Président T Valgadier. Musique Peña Ricard

Public 1/4 d’arene légère pluie

Samuel Lopez Ortega Ganaderia San Sebastian: Silence

Bruno Gimeno Fernandez Ganaderia Durand : une oreille et vuelta à l’éral, vainqueur du trophée révélation du Tempéras et vainqueur de l’épée.

Valentin Ganaderia Barcelo : une oreille prix de l’union des clubs taurin de France

Bautista Angosto Ganaderia La Suerte : un avis

Matias Ganaderia François André une oreille

Samuel Lopez Ortega tombe sur l’éral de la Ganaderia San Sébastian. Cet éral a le plus petit trapio du lot. Il a un manque de force. Le novillero ouvre cette novillada avec d’énormes intentions. Il commence par une puerta gayola. Il enchaîne avec des lopesinas. Il continue en posant les banderilles.  Il est exigeant sur les premières séries à droite alors que l’éral est faible. Sur les naturelles, ce dernier est plus coopératif. Dans le dernier tiers, il exécute une série de derechazos a mi-hauteur. Il finit avec des manoletinas. La première épée rentre d’un quart et la seconde est une demi-épée.

Bruno Gimeno Fernandez tombe sur un éral très encasté et d’un trapio plus volumineux que le premier. Il a charge courte. Le novillero commence par une puerta gayola. Ses gestes à la cape ont de la douceur. Comme le précédent il pose les banderilles. La seconde paire est très belle. Il se fait accrocher. Il exécute de jolies séries de naturelles. L’épée est entière une oreille et vuelta pour l’éral.

Valentin. Le sortéo lui donne l’éral de la Ganaderia Barcelo. De l’ensemble du lot c’est celui qui a le plus de trapio. Il est encasté comme le précèdent. Le novillero a beaucoup progressé ; il est appliqué dans le premier tiers mais aussi avec la muleta. Plein centre il construit sa faena. Il transmet au public. Ses derechazos et ses naturelles sont profonde. Il coupe une oreille.

Bautista Angosto. L’éral de la Ganadería La Suerte lui est destiné. Il prend une vuelta de campana et possède une charge courte et embiste mieux sur la droite, il a une tendance à fuir. Le novillero construit une jolie faena à la cape en commençant avec une largua. Il pose les banderilles. Il commence sa faena plein centre. Il est plus appliqué sur les naturelles. A l’épée, il est surpris par la charge du toro. Il est obligé de s’y reprendre à deux reprises à l’épée.

Matias. C’est sa première prestation en public. Il a un éral de la ganaderia François André qui peut permettre de briller. Il réussit sa puerta gayola. Sa faena à la cape est bien construite et avec détermination. Lors du dernier tier à la muleta, Il est décroisé sur les derechazos. Les naturelles sont exécutées avec de la profondeur et il est bien croisé. Il exprime un répertoire varié. Son épée est engagée et une oreille tombe.

 

 

Texte N.C

Gallerie photos de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 12-05-2024 matinal Erales de Héritiers François André, Roland Durand, Barceló, San Sebastian, La Suerte para Santiago López Ortega, Bruno Gimeno Fernández, Valentin, Bautista Angosto, Matias © Philippe Gil Mir

CASTELLA SURVOLE LA DERNIERE DE JEREZ

Les arènes de Jerez de la Fontera étaient quasi-pleine pour cette dernière corrida d’abono, une féria qui ne marquera pas l’histoire de la tauromachie du moins en bien.

Six toros de Juan Pedro Domecq totalement décastés, corrects de poids (470 à 520 kilos), peu et très mal piqués, imprésentables de tête; le second devait à peine avoir un double décimètre d’une pointe à l’autre et le dernier correct de conformation paraissait rasé de frais.

Pour :

José Antonio Morante de la Puebla : salut de sympathie et bronca entendue jusqu’au Guadalquivir

Sébastien Castella : deux oreilles et salut très fortement ovationné

Jose Mari Manzanares : silence et deux oreilles.

Morante enchaîne les soirées difficiles. Son premier adversaire se retourne un peu vite à la première passe de capote et s’en est fini du premier tiers. Le toro est très copieusement châtié puis à la muleta on relèvera trois naturelles morantesques et des passes incompréhensibles et désordonnées visant à réduire l’animal avant un horrible pinchazo et trois quarts de lame en arrière et de travers puis un descabello. Les morantistes, nombreux ici, appellent le cigarero à saluer. De son second toro nous ne retiendrons que trois véroniques et la bronca qui dut s’entendre jusqu’à Séville après un coup de yatagan en traître au bout de deux minutes de faena montre en main.

Castella a brillé tant au capote par ses douces véroniques et son quite alternant chicuelinas et tafalleras qu’à la muleta. Le tercio de banderilles est dangereux Luis Blasquez sévèrement pris sera porté à l’infirmerie. Sébastien commence sa faena par une série de statuaires terminées par un très long derechazo au ralenti. Le ton est donné pour une faena artistique et puissante terminée par quelques détails baroques et tremendistes. L’épée, bien qu’en arrière, est entière et efficace. Le tout lui vaut de couper deux oreilles.

Son deuxième adversaire est un manso violent qui provoque une chute spectaculaire du cheval de pique. L’entame à la muleta se fait par doblones, suivis d’une très bonne série de dérechazos dans laquelle le maestro biterrois allonge la charge de l’animal. La série suivante est remarquablement templée. A gauche l’animal se révèle plus compliqué  et sort seul en direction des planches. Qu’à cela ne tienne, Castella finit par le soumettre. La mise à mort en deux temps ne lui permet pas de couper un nouveau trophée mais il écoute une ovation plus que chaleureuse de la part du public jerezano .

José Mari Manzanares semble venu passer une soirée tranquille à Jerez. Son métier lui permet de faire passer et repasser son premier particulièrement soso dans le pico de sa muleta la mise à mort est laborieuse et le silence lui répond. A son second qui ne vaut guère mieux que le premier il donnera avec son élégance naturelle, l’illusion du travail bien fait en le forçant à suivre la muleta d’abord à droite dans une querencia puis à gauche dans un autre secteur d’arène, au fil des planches toujours. Le public est satisfait et réclamera deux oreilles après une entière desprendida.

Rencontrant quelques amis à la sortie des arènes, toreros retirés et aficionados confirmés, nous ne pouvions que nous attrister du manque de culture taurine du public et de l’indigence proposée lors de cette féria qui fut autrefois mythique.

Jean Dupin

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