
Deuxième corrida de la feria de Dax 2025. Six taureaux de Victorino Martin très bien présentés.

Morenito de Aranda, Oreille après avis et tour de piste après avis.

Clemente, Silence après aviset silence

Tomás Rufo, Silence et silence après avis
Saluts des banderilleros Andrés Revuelta et Fernando Sanchez au sixième.

Tomas Rufo a brindé le 3ème toro à Morenito de Aranda

Les Ptis’ gris de Victorino, très bien présentés, dans le type, armés comme des corsaires montant à l’abordage, retors comme des voyous, cherchant la brèche pour frapper l’homme sous le leurre, ont mis la pression sur les coletudos toute la tarde. Ce fut une après-midi sous tension où, dans le redondel, ont passa un rude moment bien qu’il n’y ait pas eu d’incidents notoires car tout le monde était sur ses gardes. Ainsi même si la tarde n’eut pas l’émotion de celle donnée à Mont-de-Marsan, il y a peu, elle a distillé une bonne dose d’angoisse et elle aura ainsi tenu le public en haleine. Il resta sur la réserve tout de même, car tout cela n’eut pas le brio que l’on espère de ce ruedo.

Morenito de Aranda est le héros du jour : son toreo est conforme aux « fondamentaux » attendus par l’aficion gasconne. Il ne plie jamais, il va au « pattak » et s’il en sort vainqueur comme ce fut e cas hier c’est grâce à son expérience, son engagement, à une prise de risque maîtrisée. Cette domination n’était pas évidente hier car son lot, comme le reste de l’ensemble, a eu du mal à se livrer notamment le premier longtemps conduit à droite. Mais comme son second, il finit par rompre et le toreo put s’exprimer alors des deux bords et conclut par une entière d’effet rapide. Auteur des seules véroniques de la tarde, il consentit son second adversaire mais il le tua en deux temps d’une entière défectueuse et la pétition fut minoritaire. Pétition minoritaire, tour de piste fêté mais aussi puerta grande envolée ; elle aurait pourtant fait bien dans son C.V. déjà bien nourri.

Ce n’était pas l’opposition rêvée pour Clemente qui revenait pourtant d’un beau succès à Huesca. Le jeune bordelais n’était pas à l’aise face à des adversaires qui se retournaient comme des tigres et auxquels on ne pouvait guère se livrer. Absent à la cape, il tenta de s’imposer face à cette violence sourde mais ne put y arriver. Il abandonna donc le combat sagement mais tua franchement mal le premier et médiocrement le second. S’agit-il de réelles limites ? D’un jour sans ? Dans ce genre de corrida est-il à contre-style ? Sans doute n’est ce pas sa tasse de thé. Il n’a pas démérité non plus et le public a justement applaudi ses efforts. Il aura une nouvelle chance pour Toros y Salsa face à Luque cette fois… pas évident.

Enfin Tomas Rufo abordait les Victorinos pour la première fois et le manque d’expérience du toledano a été visible d’emblée. Sur le recul à la cape il eut du mal à prendre la mesure de ses adversaires et quand il y réussit, notamment au sixième, il ne connecta pas avec le public, ce qui semble rédhibitoire chez lui. C’est un muletero puissant et habile mais cela ne passe pas sur les gradins. Sans doute sa froideur lui nuit cat elle ne créé pas l’émotion et les facilités qu’il se donne sont par trop apparentes…
Quand les Victorinos mettent la pression, pas de faux-semblants.
Pierre Vidal
Photos Bertrand Caritey