
Dax. Première corrida de la feria d’août 2025. Six taureaux de Victoriano del Rio. Plein apparent.

Sebastián Castella, Silence après avis et applaudissements

Daniel Luque, Oreille et applaudissements

Pablo Aguado, Silence et Silence
A la fin du paseo, le maire de Dax Julien Dubois et le président de la commission taurine Eric Darrière ont remis un trophée à l’occasion des 25 ans d’alternative de Sébastien Castella.
Castella a invité ses camarades à saluer une forte ovation.
Débuts médiocres de la féria dacquoise avec une corrida de Victoriano del Rio diversement présentée, armée commodément mais astifina. Le quatrième fut le plus sérieux. Le ramage ne fut guère brillant: les Victorianos se sont présentés sous leurs mauvais jours : justes de force, souvent sosos et allant de màs à menos. Ils n’ont pas constitué l’ingrédient nécessaire à la réussite d’une tarde très attendue et leur fadeur a nui à l’enthousiasme. C’est un peu comme la cuisine sans sel ( une torture pour les victimes du cholestérol). On comprend mieux, des soirs comme celui-là, pourquoi les aventuriers du monde entier sont partis, malgré les dangers, à la course aux épices sur ordre des « Grands » de ce monde qui en avaient marre de manger des mets de « vilains » sans ces saveurs exotiques…

Sébastien Castella qui poursuit son marathon d’anniversaire avec des fortunes diverses a pu s’accoupler avec le premier à la bonasse noblesse. Il y eut un quite por saltilleras réussi puis à la muleta quelques séries cadencées -avec une exposition minimum- qui plurent aux tendidos.

Sébastien eut le mérite de ne pas faire trainer les choses mais échoua totalement à l’épée, une fois encore -cela devient préoccupant. Devant le quatrième soulignons un beau début de faena assis sur l’estribo puis en gagnant le centre. Le toro s’éteignant rapidement, le français conclut vite, sans brio mais sans faire semblant non plus -on mettra à son crédit de ne pas faire trainer les choses.

Dans son jardin sur l’Adour, avec conscience, Daniel Luque voulut justifier sa présence et se montra volontaire devant le piteux second. Faena encimiste, en raccourcissant les terrains, engagée, souvent dans les cornes.

L‘estoconazo final valait à lui seul une oreille qu’il ne se fit pas tirer. Peu de choses au second passage, l’animal s’arrêtant d’emblée. Daniel par excès de zèle fut un tantinet longuet et entendit quelques sifflets. Isolés, il est vrai…

Enfin Pablo Aguado n’eut pas le lot idoine à son toreo fait de douçeur, d’élégance et de profondeur toute sévillane. On en vit quelques éclats cependant pour ceux qui auront regardé attentivement ses deux prestations. Quelques belles véroniques à ses deux passages, un bon quite par chicuelinas et à la muleta des trincherazos de cartel (2 ou 3 pas plus), quelques ayudados et des naturelles isolées templées en stoppant le reloj comme il sait les faire.

Tout cela, vu comme des détails plaisants d’un travail peu cohérent dans son ensemble et mal conclu à l’épée.
Zut ! Il fallait hier à Dax pour cette ouverture mineure se contenter de peu…
Pierre Vidal
Photos Bertrand Caritey