Une centaine d’aficionados et personnalités du monde taurin se sont retrouvés cet après-midi à l’Alcazar de Jerez De La Frontera pour entamer trois jours intenses de congrès. Tout a commencé en présence de nombreuses autorités politiques en tête desquelles la Maire de Jerez, son premier adjoint et plusieurs conseillers, la première vice présidente du Parlement Andalou et les représentants de la Junta de Andalucia, par l’inauguration d’une importante exposition d’une partie des œuvres taurines du peintre Jerezano Luis Gonzalo. Les discours d’ouverture consacrèrent la part importante de la culture taurine dans le patrimoine culturel espagnol et la maire de Jerez se félicita de la collaboration avec la fondation Cultura Taurina pour la réouverture de l’école taurine signalant que tout allait plus vite quand les politiques pouvaient s’appuyer sur des citoyens compétents et déterminés.

Par la suite nous sommes entrés dans le vif du sujet avec tout d’abord une communication fort détaillée sur l’histoire et l’évolution du rejoneo par le rejonéador colombien Luis Guillermo Etcheverry Velez. Partant de l’antiquité et suivant le cours de l’histoire il expliqua les débuts de cet art partant du campo et de la garde du bétail à l’entraînement à la guerre tant de la part des chrétiens que des arabes, cet usage ayant perduré bien après la reconquête tous les nobles, rois compris rejoneant jusqu’au début du XVII éme siècle. La pratique se perdit alors en Espagne où se développa le toréo à pied alors qu’elle perdurait au Portugal jusqu’à nos jours. Le rejoneo revint en Espagne au début du XX éme et Guillermo Etcheverry détailla toute l’évolution de cet art jusqu’à aujourd’hui.

Pour suivre discutèrent très librement trois cousins à la tête de trois importantes ganaderias dont le sang est à l’origine de presque tous les toros combattus de nos jours . l’encaste Domecq est incontournable actuellement et Juan Pedro Domecq Morenes, Santiago Domecq Bohorquez et Son cousin germain Firmin Bohorquez Domecq nous expliquèrent comment à partir des mêmes origines on pouvait faire des toros si différents. Tous trois bien d’accord pour dire que chaque ganadero fait son toro Plus fort pour les uns plus rapide ou plus mobile selon le goût de chacun. Ils furent aussi d’accord pour dire que le public oublie trop souvent qu’un mauvais voyage ou de mauvaises conditions de garde dans les arènes peuvent influer sur le comportement du toro dans l’arène, Bien qu’ils s’accorde sur le fait que les conditions de parcage des animaux se soient bien améliorés dans beaucoup d’endroit. Dans leur discussion à bâtons rompus il s’accordèrent pour se plaindre des réseaux sociaux qui parfois permettent d’exprimer sans filtre des opinions violentes, mais permettent aussi la mobilisation des aficionados : à tout mal un bien et inversement ! Juan Pedro Domecq termina enfin par un peu d’humour en remerciant le ministre de la culture espagnol qui par son outrance à permis de remplir un peu plus les arènes.

Demain matin les travaux continuent avec de nombreuses interventions dont celle de José Maria Manzanarez qui sera interrogé par Domingo Delgado de la Camara que tous les téléspectateurs de One Toro connaissent bien.

JD