Temps superbe, pas de vent,
Toros de Victoriano del Rio et Toros de Cortes. Bien présentés, avec des têtes les 2,4 5, et faible le 1er. Le troisième se casse la corne droite sur le burladero de sortie.
Ensemble harmonieux bien que la bravoure soit faible un seul prendra trois piques.
President Gabriel Fernandez Rey, Assesseur Rafael Torres et vétérinaire Rafael Fabra Barrena
Public : lleno.
Musique Banda de Música del Maestro Tejera
Juan Ortega bleu ciel et or : Silence et une oreille avec pétition pour la seconde
David de Miranda Rose pâle et or Une oreille et applaudissement
Pablo aguado Rouge foncé et Azabache Applaudissement et Applaudissements
Ebanista le premier du lot negro de 533 kgs montra très vite sa faiblesse et ce malgré les efforts de Juan Ortega. L’animal proteste, s’entrave et empêche la maestria évidente d’Ortega de s’exprimer dans des tandas qui n’excèdent pas deux passes liées.
Belle ovation après une entière rapide d’effet.
Maleado, toro de Cortes va permettre à David de Miranda de montrer l’étendue de son talent, de sa décision et de son aguante formidable notamment quand il répondra au quite par belles chicuelinas très ajustées d’Aguado en alignant 6, oui 6 saltilleras rapides et exposées, absolument de face. C’est le contraste entre la lenteur de l’un et la rapidité d’exécution de l’autre qui a fait de ce moment peut être le plus beau de cette tarde.
Une grande paire de banderilles de Fernando Sanchez, une faena sincère et savante sur les deux bords et une épée entière.
Une oreille de poids (qui en aurait valu deux) s’ il n’y avait pas eu un désarmé, muleta par terre vite rattrapée par le matador.
Troisième toro pour Pablo Aguado un cinqueño de 532 KG qui se casse la corne droite et est vite remplacé par un gros toro de 4 ans qui prendra trois piques sans rechigner, ce qui ne le fera pas humilier pour autant après une vingtaines de passes de Pablo Aguado.
Auparavant David de Miranda avait encore démontré son poder avec un quite de grande classe.
Le quatrième revient à Juan Ortega qui torée dans son jardin. Ce torero est de Séville, fait pour Séville et son toreo est beau au suprème dans cette arène où on l’aime et le comprend. Pas de fioritures inutiles et de mauvais goût . Ce toro est brave, avec une noblesse de bon aloi, Ortega le comprend et le toro se donne, tout est pour le mieux. Cela pourrait durer on est emporté. Estocade et Oreille avec pétition de la seconde.
David de Miranda lorgnait vers la porte du Prince. hélas le negro de chez toros de Cortes qui lui est dévolu ne lui permettra pas de couper un autre pavillon. Et pourtant, quel stoïcisme dans les 4 statuaires d’entame de faena, deux tandas de derechazos main très basse, puis des naturelles de la même eau.. une fois le toro derrote à gauche mettant le torero en danger mais ce dernier ne se laisse pas impressionner. Le bicho démarre au toque et la fin arrive sur des manoletinas d’enfer. pendant l’exécution desquelles le public garde un silence de cathédrale. Muleta accrochée tombée devant lui presque entre les pattes du toro de Miranda la ramasse en un quart de seconde et tue d’une entière moins juste qu’il ne faudrait, mais efficace et le toro tombe et le public ovationne sans pétitionner le moins du monde.
Dernier toro pour Aguado. Son picador Salvador Nuñez se retire de la profession. Son matador lui brindera sous la clameur populaire son dernier toro du jour. Emotion , des larmes s’essuient sur les joues du lancier qui sortira sous l’ovation unanime de la Maestranza.
Pablo a fait les choses en grand seigneur et son toreo au ralenti nous a enchantés même sil n’a pas eu ce soir le poids de ses deux compagnons. Il recueillera lui aussi les bravos des tendidos pleins jusqu’au ciel et cette corrida a rendu les gens heureux même si elle n’a pas été triomphale.
A noter la blessure sérieuse par corne (10 cm dans la cuisse gauche) du banderillero Francisco Javier Sanchez Araujo.
Jean François Neviere
